logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

La chronique

Meryem Le Saget Conseil en entreprise

La chronique | publié le : 22.09.2015 |

Image

Meryem Le Saget Conseil en entreprise

Crédit photo

Éviter la fatigue de la collaboration

Quand les projets sont complexes, avec de nombreuses parties prenantes et des solutions peu évidentes, la collaboration fait souvent des merveilles. Car chacun apporte son regard, son expertise, et le problème est traité de façon plus complète, plus pertinente. Mais, parfois, la situation dérape en fatigue émotionnelle intense. Comment éviter cette dégradation ?

Rappeler sans cesse l’objectif recherché. Est-ce la qualité, la satisfaction du client final, le moindre coût, l’innovation, la différenciation par rapport aux concurrents ? On croit facilement que tout le monde le sait. Mais, dans le feu de l’action, chacun finit par oublier ou par interpréter le but visé et agit en fonction de ses propres convictions. Il est fondamental de remettre régulièrement tout le monde sur la même longueur d’onde en rappelant l’objectif premier.

Il en découle des priorités. Si l’on vise une expérience client exceptionnelle, les détails vont compter. Il faut donc vérifier ce que l’on fait, tester ses approches, ne rien laisser au hasard, y compris si cela signifie travailler un peu plus. Si la rapidité est l’objectif, ce n’est pas le moment de tergiverser : il faut prendre des décisions et avancer. Ce n’est pas le tempérament de chacun qui doit prendre le dessus, c’est l’objectif commun visé.

Clarifier les rôles. Qu’attend-on de la contribution de chacun ? Dans les collaborations matures, les rôles deviennent implicites, car chacun comprend ce qu’il faut faire et prend des initiatives pour contribuer au succès. À l’image des joueurs de handball, le mieux placé tire le but. Mais dans les collaborations moins expertes, il faut préciser qui fait quoi, pour aider chaque personne à se concentrer sur ses tâches et à se sentir redevable vis-à-vis du groupe.

Préciser le système de décision. Qui dit collaboration dit progression fréquente vers un consensus, mais ce n’est pas toujours le cas. Pour ne pas bloquer le projet, quel est le système de recours ? Un vote, une décision de l’expert, un arbitrage managérial ? Pour ne pas s’épuiser dans des zones de flou, il faut que ces principes soient clarifiés dès le départ.

Exprimer les non-dits. Dans les équipes, une grosse part de la “fatigue collaborative” vient du non-dit. On se sent blessé par un membre de l’équipe ; non reconnu ? On n’encaisse pas que certains croulent sous la tâche alors que d’autres semblent avoir du temps ? Très vite, on se renferme, on est contrarié, on devient plus cassant. L’idéal est d’exprimer le plus tôt possible ce qui ne va pas directement à la personne concernée, avant que cela ne devienne un problème qui serre la gorge. En citant des faits concrets, et sans en faire une affaire : « Quand tu fais ceci ou cela, voilà les conséquences pour moi, et ça me touche. »

Gérer son émotion. Croyant être authentiques, certains déversent leurs émotions sur autrui. Certains jours, ils vont bien, d’autres, ils sont à prendre avec des pincettes. Et c’est l’équipe qui subit. Non, le milieu professionnel n’est pas le terrain d’expression des problèmes personnels non résolus. Une équipe n’est ni une famille ni une bande d’amis. Pour que les choses se passent bien, chacun doit gérer lui-même son émotion, rester professionnel et offrir à ses coéquipiers le meilleur de sa contribution.