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LA SEMAINE

Seniors : Les femmes de plus de 45 ans à la peine sur le marché de l’emploi

LA SEMAINE | publié le : 15.09.2015 | Hélène Truffaut

Tout de même, « 45 ans, c’est jeune ! », faisait remarquer Myriam El Khomri, nouvelle ministre du Travail, en ouvrant la rencontre organisée le 8 septembre par l’association Force Femmes. Le sujet de ce séminaire ? Quel avenir pour l’emploi des Femmes qui ont justement franchi ce cap ?

Stéréotypes persistants.

L’occasion de présenter les résultats, commentés par Ipsos, d’une série d’enquêtes* qui démontrent que les femmes sans emploi de plus de 45 ans sont en butte à des « stéréotypes persistants ». Le problème de l’avancement en âge s’ajoutant aux multiples inégalités professionnelles subies tout au long de leur parcours (écart de salaire de 24 % en moyenne avec les hommes, taux d’emploi plus faible…). Ainsi, un quart des cabinets de recrutement interrogés se trouvent souvent confrontés à « des demandes d’informations sur les candidats, reflétant une possible discrimination à l’embauche » – concernant l’âge à 43 % et le genre à 37 %.

Près de la moitié (47 %) considèrent d’ailleurs qu’il est difficile de placer une femme de plus de 45 ans et, pour près de quatre cabinets sur cinq, l’apparence physique pèse de manière défavorable dans la balance, tandis que les freins les plus fréquemment évoqués par leurs clients sont le coût (37 %) ainsi que la rigidité et la difficulté d’adaptation au changement (37 %). Ces idées reçues entraîneraient une certaine autocensure de la part des principales intéressées, phénomène confirmé par les trois quarts des cabinets.

Concessions.

L’étude indique que l’âge, plus que le genre, suscite certaines appréhensions chez la moitié des DRH sondés (conflit d’autorité, rigidité, voire manque de formation des managers sur le sujet). Lesquels ont, en outre, plusieurs a priori négatifs sur les femmes seniors : mauvaise connaissance des nouvelles technologies, compétences non-transférables ou obsolètes, etc.

Pourtant, en dépit de leur moindre adaptabilité supposée, les femmes interrogées sont bel et bien obligées de s’adapter à leur situation sur le marché de l’emploi. Et font d’importantes concessions, que ce soit en termes de salaire ou de durée du contrat, 36 % se disant même prêtes à reprendre une formation longue.

Reste que, toujours selon cette étude, 94 % des cabinets de recrutement ont déjà proposé un profil féminin senior à un client qui ne l’envisageait pas ; 80 % des clients concernés ont été peu ou pas réticents ; et, dans 74 % des cas, les candidates ont été recrutées, les DRH leur reconnaissant quelques atouts : expérience, autonomie, conscience professionnelle et capacité de recul.

* Enquêtes menées au printemps 2015 dans le cadre d’une collaboration avec le ministère du Travail auprès de 83 DRH, 51 cabinets RH et 776 femmes de plus de 45 ans sans emploi.

Auteur

  • Hélène Truffaut