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3 QUESTIONS À… Béatrice Amsellem

ACTEURS | publié le : 15.09.2015 | Laurent Gérard

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3 QUESTIONS À… Béatrice Amsellem

Crédit photo Laurent Gérard

Directrice générale du Réseau Gesat, et ex-vice-présidente de l’association, elle souhaite consolider le développement de ce réseau au service des travailleurs handicapés et de ses partenaires, malgré un contexte économique difficile.

Vous êtes depuis six mois directrice générale du Réseau Gesat. Dans quel état est-il aujourd’hui ?

Il a connu un fort développement en cinq ans : le nombre de partenaires entreprises et collectivités territoriales a augmenté de 45 %, pour atteindre le chiffre de 94. Il s’agit surtout d’entreprises du CAC 40 et du SBF 120, et de structures publiques comme Eau de Paris, l’Inra… 630 EA et Ésat sont adhérents, soit 100 % du secteur du travail protégé et adapté (STPA). En 2014, 318 appels d’offres ciblés Ésat/EA sont passés par notre plate-forme, dont certains pour plusieurs centaines de milliers d’euros. Tous les travailleurs handicapés (160 000 en France) sont potentiellement bénéficiaires de nos initiatives, soit dans les Ésat-EA, soit lors de prestations au sein des entreprises. Réseau Gesat offre une cartographie et un sourcing de prestations, du conseil, de la formation… Il vit à 85 % des conventions signées avec les entreprises et les collectivités territoriales.

Quels sont vos chantiers à venir ?

Apporter davantage de services au secteur du travail protégé et adapté (STPA) et aux entreprises. Toute la relation STPA-partenaires est devenue plus exigeante, précise, fine. Les métiers se sont tertiarisés, et les industries sont plus pointues. L’offre du STPA ne doit pas être décalée. Le STPA, encore très atomisé, doit monter en compétences métiers, s’organiser en filières et se regrouper via des marques et des labels, par exemple. Réseau Gesat les accompagne dans ces évolutions pour mieux répondre aux besoins des entreprises, qui parfois ne veulent voir qu’un prestataire, un prix, une facture : jouer collectif est la seule issue possible. D’autant plus que des grands groupes réduisent de 50 % leur budget STPA, parce qu’ils se rapprochent ou atteignent les 6 % légaux. Un autre de nos chantiers sera de répondre spécifiquement à la prise de conscience des PME, des ETI et du secteur public. Avec les premières, la proximité est très forte, mais l’offre du STPA peut être limitée. Jouer collectif est vraiment nécessaire. Le secteur public a, lui, le plus faible taux de progression d’achat au STPA. Les acheteurs du public utilisent trop peu l’article 15 du Code des marchés publics, qui permet de réserver des marchés au STPA. Enfin, nous avons deux souhaits. Premièrement : que soit aligné le système de calcul des unités bénéficiaires entre le public et le privé. Les structures publiques peuvent compter les fournitures en plus de la main-d’œuvre, pas les entreprises privées. Cette différence biaise la part que représente l’humain dans la détermination d’une unité bénéficiaire. En second : nous sommes le relais auprès des pouvoirs publics d’une demande de nos entreprises partenaires pour que les unités bénéficiaires soient calculées au fil de l’année par rapport au smic du moment, et non en fin d’année, ce qui rend difficile la consolidation et entraîne des pertes d’unités bénéficiaires.

Quel est votre parcours ?

Avant de devenir vice-présidente du réseau Gésat il y a sept ans, j’ai dirigé un Esat et une EA, puis j’ai été chargée du développement d’un groupe d’une vingtaine d’Ésat et d’EA. Auparavant, j’ai passé 18 ans à Médecins du Monde au département missions Internationales.

Auteur

  • Laurent Gérard