POUR FAVORISER L’EMPLOI, la puissance publique a fait le choix d’abaisser les charges sociales sur les bas salaires. Si, de ce fait, les entreprises sont supposées moins réticentes à embaucher, ce type de mesure tend à tirer les salaires et la qualification vers le bas. Cela profite donc aux entreprises qui peuvent faire le choix d’emplois peu qualifiés, c’est-à-dire celles de service dont les emplois sont pourtant peu soumis à la concurrence étrangère. Pour l’auteur, maître de conférences à l’université de Tours, cette solution, qui répond à une préoccupation sociale de court terme, ne résout pas la cause structurelle du sous-emploi en France, qui réside dans le manque de compétitivité des entreprises du secteur industriel sur le marché international. Les emplois industriels étant peu associés à des bas salaires, le secteur profite peu de l’abaissement des charges qui pourrait pourtant permettre, en diminuant le coût du travail, de laisser à l’employeur des marges bénéficiaires pour investir et améliorer la compétitivité. Un abaissement des charges sociales sur les emplois qualifiés contribuerait donc, selon l’auteur, à créer davantage d’activités pérennes. Il élude cependant la question de savoir comment on augmenterait l’emploi sur des métiers qualifiés qui avoisinent le plein-emploi dans un secteur qui pâtit toujours d’une mauvaise image auprès des salariés français.