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Sur le terrain

ROYAUME-UNI : LES CHÔMEURS SOUS CONTRÔLE STRICT

Sur le terrain | International | publié le : 07.07.2015 | Stéphanie Salti

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ROYAUME-UNI : LES CHÔMEURS SOUS CONTRÔLE STRICT

Crédit photo Stéphanie Salti

Alors que la France a annoncé un renforcement du contrôle des chômeurs, Londres ne cesse de l’augmenter, ainsi que les sanctions, depuis 2010. Pour quel résultat ?

Le Royaume-Uni sans chômage. C’est un peu le rêve de David Cameron, le Premier ministre. Le leader du parti conservateur peut d’ores et déjà se targuer d’un bilan de l’emploi tout à fait favorable : le taux de chômage au Royaume-Uni a encore baissé pour atteindre 5,5 % de la population active de février à avril 2015, comparé à 6,6 % il y a encore un an.

Le retour d’une forte croissance outre-Manche s’est accompagné depuis 2010 de la multiplication des dispositifs d’aide au retour à l’emploi avec une inflexion particulière sur les chômeurs de longue durée.

Prestataires agréés

Premier du genre sous le gouvernement de coalition libéral-conservateur (2010-mai 2015), le Work Programme lancé en juin 2011 cible les demandeurs d’emploi en inactivité depuis 9 à 12 mois, toutes catégories confondues. Il s’agit d’un programme reposant sur l’externalisation des services du Jobcentre Plus, autrement dit les agences Pôle emploi, auprès d’une série de prestataires agréés prenant en charge la réintégration des chômeurs au moyen d’un intéressement financier.

Une fois que les demandeurs d’emploi ont accédé à ce programme, ils ont pour obligation de s’y conformer. Un rendez-vous manqué avec un conseiller Pôle emploi ou un employeur ou bien encore une non-présentation à une période de formation – ou tout autre manquement – est passible de sanctions : deux semaines de suspension pour une première sanction, quatre semaines pour une deuxième et 26 pour une troisième. En octobre 2012, le dispositif a même été durci : la première sanction s’accompagne depuis d’une suspension de quatre semaines.

D’octobre 2012 à janvier 2014, le Citizens Advice Bureau, un bureau d’aide aux citoyens, avait noté une recrudescence à hauteur de 60 % du nombre de cas liés à la suspension des allocations chômage et un recours de plus en plus fréquent aux tribunaux d’appel statuant sur ces questions.

Commissionnée par le gouvernement et publiée en ce début d’année, une étude (Oakley Review) avait conclu à la trop grande complexité des courriers que recevaient les demandeurs d’emploi passibles de sanctions. Si des modifications sont déjà intervenues dans les procédures de communication entre administrations publiques et demandeurs d’emploi, le dispositif a continué à susciter un certain nombre de critiques, en raison d’un taux de succès particulièrement bas lors de l’introduction du dispositif.

Depuis, les études sur la question continuent à souffler le chaud et le froid : un rapport du bureau de l’audit des comptes publics (National Audit Office) avait indiqué en juillet 2014 que le dispositif – au cours des trois premières années d’implémentation – n’avait eu ni plus ni moins de succès que les programmes précédents. Selon une étude publiée mi-juin cette année par le ministère du Travail et des retraites (DWP), cela ne serait plus le cas : plus de 433 000 chômeurs de longue durée auraient retrouvé un emploi grâce à ce dispositif depuis son entrée en vigueur en 2011, soit plus que n’importe quel programme précédent.

Au-delà de cette bataille des chiffres, le gouvernement a continué à mettre l’accent sur les chômeurs de longue durée : depuis fin avril 2014, le Work Programme est en effet relayé par le Help to Work, qui impose au chômeur, à partir de 24 mois d’inactivité, de choisir entre le pointage quotidien au JobCenter, un travail bénévole ou encore une formation. Les sanctions restent aussi sévères : la première sanction est de quatre semaines de suspension tandis que la deuxième s’accompagne d’une suspension de trois mois. Le programme n’a pas encore bénéficié d’une évaluation d’impact spécifique. Reste que la dureté des sanctions a probablement un effet sur les chômeurs de longue durée.

DANS LES MÉDIAS

PEOPLE MANAGEMENT. Les jeunes diplômés mal préparés

À leur sortie du système éducatif, les élèves britanniques sont moins performants que leurs pairs européens en matière de lecture, d’écriture et de calcul, selon une étude européenne réalisée par le Chartered Institute of Management Accountants (Cima, compables d’entreprises) auprès de 1 700 de ses membres. 90 % des sondés ont déclaré que leur charge de travail a augmenté à cause de la pénurie de compétences. Près de la moitié (46 %) soulignent que le manque de connaissances de base a occasionné une chute de la performance au niveau de la division dans laquelle ils travaillent. 30 juin 2015. People Management, mensuel et site de presse professionnelle RH.

FINANCIAL TIMES. Les consommateurs votent la confiance

La confiance des consommateurs a atteint son plus haut niveau depuis quinze ans, conséquence de bons chiffres de l’emploi, d’une faible inflation et de la remontée progressive des salaires, selon l’indice GFK. Au mois de juin, cet indice a en effet bondi de 6 points, du jamais-vu depuis le premier gouvernement du Premier ministre travailliste Tony Blair au début des années 1990. 30 juin 2015. Financial Times, quotidien économique.

Auteur

  • Stéphanie Salti