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Sur le terrain

Conditions de travail : SIGVARIS ORGANISE DES “ ATELIERS RESSOURCES ” POUR PASSER AUX 3x8

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 07.07.2015 | V. V.-L.

Pour accompagner une généralisation du travail en 3x8, la direction de la principale usine de Sigvaris France propose aux salariés des moments de discussion avec une naturopathe.

À raison de cinq séances de deux heures avec une naturopathe – Melissa Moritel (de Sattva Santé, à Saint-Étienne) –, la société Sigvaris* France (800 salariés), filiale du fabricant suisse de textiles de compression, a décidé d’accompagner un changement de l’organisation du travail dans son usine de Saint-Just-Saint-Rambert (Loire), qui emploie 500 salariés, dont 80 % de femmes. « En 2014, nous avons dû optimiser notre organisation industrielle, explique Bernard Pons, DRH. Le travail en 3x8, qui ne concernait auparavant qu’une partie du personnel, a dû être généralisé. »

Des salariées déstabilisées

Parmi les salariées qui ont changé de rythme, certaines ont été déstabilisées : « Celles qui terminaient le vendredi à 2 heures du matin et reprenaient le lundi à 5 heures étaient très fatiguées et avaient l’impression de ne pas avoir de week-end », rapporte Gisèle Valsimbert, déléguée CGT. Le but est de les aider à gérer leur énergie et leurs rythmes de vie en fonction des contraintes.

Organisés en groupes de huit à dix personnes, ces ateliers sont coanimés par Christine Zajac-Thomas, responsable développement RH et qualité de vie au travail ; et l’infirmière de santé au travail Sandra Varenne a participé à leur élaboration.

« Les salariées y partagent leur vécu et leurs difficultés, décrit Bernard Pons, puis apprennent par exemple qu’il vaut mieux, pendant le week-end, garder les mêmes horaires de repas et de sommeil que pendant la semaine, même s’ils sont inhabituels. C’est parfois difficile, car, en France, le repas est un moment de partage. Mais elles peuvent s’asseoir à table avec leurs proches avec une simple tasse de thé. » Une opératrice a, elle, trouvé là l’idée de prendre son repas pendant sa pause et non plus tard chez elle, afin d’être plus présente auprès de son époux.

Une action de sensibilisation

Basés sur le volontariat, ces ateliers financés sur le plan de formation (coût global de cinq séances : 3 600 euros) ont déjà bénéficié, fin 2014, à une dizaine de personnes, et 20 autres y participent actuellement ou sont inscrites. « Pour expliquer cette proposition si nouvelle, Sandra Varenne est allée sur le terrain, dans l’usine, explique le DRH. C’est bien plus efficace qu’une note de service. » De son côté, Christine Zajac-Thomas a sensibilisé les managers à son intérêt, afin qu’ils autorisent et gèrent les absences au poste induites.

Sigvaris a lancé cette initiative sur la base d’une première expérience réussie. « En 2011, une enquête interne avait révélé un stress important de nos opératrices de plus de 50 ans, rapporte le DRH. Nous avions donc monté un atelier-ressources à leur intention. » Animé par Annie Debard, psychologue du travail (de Côté travail, à Saint-Étienne), il portait sur la reconnaissance et la gestion des émotions ou encore sur l’équilibre entre vies privée et professionnelle. « C’était vraiment bien de pouvoir parler et d’être écoutées », commente Gisèle Valsimbert, qui y avait participé.

Après de tels retours, des opératrices plus jeunes puis des employés administratifs y avaient aussi participé, à leur demande, soit au total près de 200 personnes. « De même, si les nouveaux ateliers donnent satisfaction, assure Bernard Pons, nous les développerons. »

* Sigvaris a reçu le prix « groupe » des ressources humaines Rhône-Alpes-Auvergne Michael Page-ANDRH le 19 mars 2015.

Auteur

  • V. V.-L.