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3 QUESTIONS À… Alain Gonzalez

ACTEURS | publié le : 07.07.2015 | Valérie Grasset-Morel

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3 QUESTIONS À… Alain Gonzalez

Crédit photo Valérie Grasset-Morel

Président de la Conférence des directeurs des services universitaires de formation continue*, il revient sur le 42e colloque de la Formation continue à l’université (FCU) qui s’est tenu à Rouen du 3 au 5 juin.

Quel est le chiffre d’affaires des universités en formation continue ?

En 2013, le chiffre d’affaires était de 382 millions d’euros. Ce qui représente 118 millions d’heures stagiaires en comprenant les stages pratiques, et 53 millions sans les stages pratiques. De manière générale, les universités doivent devenir plus offensives dans leurs démarches commerciales. Concernant les diplômes nationaux et la reprise d’études, les universités dominent le marché de la formation continue. Par contre, elles sont insuffisamment présentes sur les formations courtes d’acquisition de nouvelles compétences. C’est sur ce segment que nous devons être offensifs. Les universités doivent sortir de leurs murs, se faire connaître, développer une approche marketing. Encore faut-il que les enseignants aient envie de sortir de leurs laboratoires. Pour cela, la reconnaissance de cette activité est indispensable. C’est un changement de culture pour les universités, qui ont bénéficié longtemps d’un marché captif : les étudiants. D’ailleurs, la tendance est à la mixité des étudiants et des actifs dans les diplômes nationaux. Et, avec les entreprises, nous travaillons de plus en plus sur des formations intra, de courte durée. Enfin, nous attendons avec intérêt les résultats de la mission conduite par François Germinet, président de l’université de Cergy-Pontoise, destinée à promouvoir la formation professionnelle tout au long de la vie dans les universités, qui doit achever ses travaux en juillet.

Pourtant, au 42e colloque de la FCU, des entreprises ont déclaré qu’elles ne songeaient pas aux universités pour former leurs salariés. Comment ces dernières adaptent-elles leur offre de formation à ce public ?

Les établissements d’enseignement supérieur ont ouvert le chantier de la modularisation des formations pour les adapter aux demandes des entreprises et favoriser l’accès à leurs certifications par le compte personnel de formation (CPF). Les autres priorités sont de systématiser l’individualisation des parcours, l’accès à la validation des acquis de l’expérience, le développement du distanciel et hors temps de travail. Depuis 2013, l’enseignement supérieur a engagé un important travail avec une vingtaine de branches professionnelles afin de bâtir des partenariats sur la formation continue, l’apprentissage, la recherche, les stages étudiants, etc.

Comment les services de formation continue universitaire se positionnent-ils sur le compte personnel de formation (CPF) ?

La situation est encore floue. Les services de la FCU sont inquiets, car ils ne disposent pas encore de toutes les réponses. Les discussions continuent avec le Comité paritaire interprofessionnel national pour l’emploi et la formation (Copanef) et avec les Coparef en région, sur les critères d’éligibilité au CPF des certifications du supérieur. La récente version 3 de la liste nationale interprofessionnelle (LNI) des certifications éligibles au CPF ne nous a pas plus rassurés qu’il y a six mois. Les diplômes universitaires y sont encore sous-représentés. Les licences professionnelles, toutes bâties avec les branches et figurant au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), devraient se retrouver sur les listes. Par ailleurs, nous observons sur le terrain des transferts inquiétants de prise en charge du CIF ou de certaines formations régionales vers le CPF. Si cela se confirme, les universités seront pénalisées, mais aussi l’esprit du CPF et de la loi du 5 mars 2014.

* Il est aussi directeur du service commun de la formation continue à l’université Pierre-et-Marie-Curie (UPMC).

Auteur

  • Valérie Grasset-Morel