EN FINIR AVEC L’OBSESSION DE L’EMPLOI
LA CLÉ DE NOTRE AVENIR est supposée résider dans la transformation numérique de la société. Elle va dans le sens de l’histoire, du progrès des sciences et des techniques, à défaut d’aller dans celui du progrès de la civilisation. Selon l’auteur, philosophe, la “société automatique” grande pourvoyeuse de robots est appelée à détruire un grand nombre d’emplois devenus inutiles, les machines faisant le job à la place des hommes. La destruction créatrice d’emplois dont parlait Schumpeter deviendrait un mirage, puisqu’il n’y aurait plus aucune commune mesure entre le grand nombre d’emplois détruits et le petit nombre d’emplois créés dans les nouvelles technologies. Cela ne signifie pas la fin du travail, bien au contraire pour l’auteur, qui oppose l’emploi – activité rémunérée et aliénée – au travail, activité contribuant à la constitution de notre individualité. La mort programmée de l’emploi peut donc s’avérer paradoxalement une bonne nouvelle si elle est l’occasion de promouvoir le travail créatif. À supposer que l’on réorganise la société pour proposer à tous un revenu d’existence. Cette fin programmée pourrait, en reléguant le plein-emploi au rang des vieilles lunes, signifier de facto la fin du chômage, le travail rémunéré n’étant plus qu’une option parmi d’autres pour gagner sa vie.