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MERYEM LE SAGET CONSEIL EN ENTREPRISE

La chronique | publié le : 30.06.2015 |

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MERYEM LE SAGET CONSEIL EN ENTREPRISE

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L’intelligence émotionnelle au travail

Dans le monde professionnel, on se méfie facilement des émotions. On les accuse d’amoindrir la réflexion, de perturber le travail. Pourtant, on sait aujourd’hui qu’une personne est plus compétente si elle dispose d’un bon quotient émotionnel (QE). Que font donc les personnes qui sont « émotionnellement intelligentes »?

Elles captent les situations avec sensibilité, au-delà du visible et du rationnel, donc avec plus de nuances et de profondeur. Elles ont la capacité de comprendre les émotions des personnes en présence et cela leur permet de mieux interagir avec chacune. Elles s’adaptent en tenant compte du contexte.

Empathie oui, mais sans pour autant tomber dans la bassine ! Dans les relations stressantes ou les conflits, elles ne se laissent pas déborder par leurs émotions, elles gardent du recul. En fait, ces personnes ont conscience de ce qu’elles ressentent, tout en vivant la situation. Cela leur permet de choisir la réponse la mieux adaptée, au lieu d’être en réaction. Parce qu’elles repèrent assez tôt les signaux faibles de leur état intérieur, elles savent s’autoréguler et garder leur calme, y compris dans des situations particulièrement intenses.

Toutes les situations difficiles ne disparaissent pas pour autant ! Mais curieusement, les personnes qui disposent d’un bon QE savent rester dans l’inconfort jusqu’à ce qu’elles trouvent une solution. Elles ont une sorte de résilience qui leur permet de tenir le coup dans le chaos. Ce n’est pas de la résignation ; elles sont animées d’une patience ou d’une ténacité qui ressemble plutôt à la sérénité de ceux qui savent que la situation va s’éclaircir un jour ou l’autre.

Elles connaissent leurs limites, elles savent dire non. Elles n’acceptent pas n’importe quoi de leur entourage. Tout en étant ouvertes et adaptables, elles ne se laissent pas marcher sur les pieds. Il se dégage de leur personnalité une sorte de maturité qui leur fait trouver le ton juste, sans jeu de pouvoir. À l’inverse du suradapté, qui subit les situations sans rien dire tout en ruminant par-derrière, ou du volcanique, qui explose parce que les choses ne se passent pas comme il veut. Dans le monde animal, il y a celui qui bat en retraite et celui qui montre les crocs. Au lieu d’entretenir ce théâtre inutile, pourrait-on se dire calmement les choses ?

Les personnes qui ont une bonne intelligence émotionnelle savent faire des demandes. Elles savent généralement ce qui leur convient ou non, ce qui est juste et ce qui ne l’est pas, et font à leur entourage les demandes appropriées. Savoir ce que l’on ressent, ce dont on a besoin en profondeur, l’exprimer et faire des demandes, voilà qui assainirait les relations en entreprise ! Au pire, l’interlocuteur dirait non, mais il ne resterait pas dans le flou. Tant d’incompréhensions découlent de l’ignorance de ce que ressent ou attend l’autre.

Enfin, l’intelligence émotionnelle rime avec ouverture et curiosité. Les personnes posent des questions bienveillantes, cherchent à en savoir plus sur ce que dit leur interlocuteur, s’intéressent à ce qui l’anime. Dès que l’on comprend mieux quelqu’un, on sort des idées reçues, on devient plus tolérant. N’est ce pas, finalement, ce qui rend les relations plus riches ?