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Chronique

DU CÔTÉ DE LA RECHERCHE

Chronique | publié le : 16.06.2015 | DENIS MONNEUSE

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DU CÔTÉ DE LA RECHERCHE

Crédit photo DENIS MONNEUSE

RIRE EST LE PROPRE DE LA PERFORMANCE

Aristote disait que l’homme est un animal social. Rabelais affirmait quant à lui que rire est le propre de l’homme. Si l’on en croit le syllogisme, les temps sociaux, comme les réunions de travail par exemple, devraient donc laisser une belle place à de franches rigolades. Force est pourtant de constater que… c’est rarement le cas !

Autant on se présente joyeusement à la machine à café pour se divertir avec les collègues, autant on traîne souvent les pieds pour aller en réunion : on craint plus de mourir d’ennui que de mourir de rire.

C’est ainsi que les mouvements de zygomatique seraient en voie de disparition : on n’y consacrerait plus qu’une seule minute par jour contre une vingtaine de minutes dans les années 1930.

Pourtant, le rire est excellent pour la santé. D’après des études médicales, il libère des endorphines dans le cerveau et stimule le système immunitaire. Il lutte aussi contre les maladies cardiovasculaires, dans la mesure où il est un agent antistress. De plus, l’humour est le seul facteur de résilience qui fait totalement consensus dans la communauté scientifique. Rire permet de dédramatiser, de prendre du recul par rapport à une situation. Bref : fais une bonne blague et ça repart !

Mais rire est-il bon pour la performance ? A priori non : quand on voit des collègues rigoler au cours d’une réunion, on se demande s’ils travaillent réellement. Ils passent pour des tire-au-flanc. Les réunions où le rire est de la partie sont pourtant extrêmement positives pour le business, affirment (très sérieusement) deux chercheurs. Ils ont en effet filmé des réunions de travail et interrogé les managers sur la productivité de celles-ci, ainsi que la performance observée deux ans plus tard au sein du collectif de travail.

Résultat, quand l’humour est là, tout va : la bonne humeur règne et les esprits sont plus ouverts. Par conséquent, la bonne ambiance et l’intelligence sont contagieuses ; il ressort de ces réunions plus d’idées, ainsi que plus de soutien et d’encouragement entre collègues. Et cela est vérifié aussi bien à court terme pendant la réunion que sur le moyen terme, quant au fonctionnement de l’équipe.

Il y a humour et humour, préviennent tout de même Nale Lehmann-Willenbrock et Joseph Allen : rire seul en se moquant d’autrui ne produit pas ces effets positifs. De même, s’il n’y a qu’un joyeux drille qui fait office de bouffon de service, l’effet est limité. Le rire et l’humour doivent être partagés.

Conclusion : Nietzsche, en butte avec ses confrères austères et grincheux, disait qu’il faudrait classer les philosophes suivant l’importance qu’ils donnent au rire. Ne faudrait-il pas faire de même avec les managers ? Le temps passé à rire dans leur équipe serait un critère d’évaluation orignal. Et, pour une fois, on prendrait plaisir à s’adonner au reporting : ce serait l’occasion de se souvenir des franches rigolades entre collègues !

Auteur

  • DENIS MONNEUSE