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L’enquête

UNE DIFFUSION PAR ÉTAPES ET PAR STRATES

L’enquête | publié le : 02.06.2015 | CHRISTIAN ROBISCHON

La VAE collective a d’abord intéressé les techniciens et agents de maîtrise avant de s’étendre désormais à la fois vers les niveaux infra-bac et vers l’encadrement, pour des masters d’université.

Chez le fournisseur de matériel industriel Schaeffler France à Haguenau (67), la VAE collective se diffuse par strates de qualification. Un premier groupe de volontaires a été recruté parmi les techniciens et agents de maîtrise, pour un parcours de fin 2013 à l’automne 2014. « Ils ont été les moteurs. Ils ont fait circuler un bouche-à-oreille favorable au dispositif dans les ateliers et les bureaux. Au point que la seconde session qui sera mise en place à la rentrée prochaine concernera à la fois des qualifications inférieures et supérieures », relate Nadine Heim, chargée du développement des compétences au service formation du site de composants mécaniques de 2300 salariés, filiale d’un groupe allemand.

Alors que le premier groupe a postulé à des diplômes bac + 2, la prochaine VAE visera d’une part un bac mécanique pour des salariés de niveau IV et V, d’autre part des masters de l’université de Strasbourg pour des personnes souvent titulaires d’un BTS.

Les inscriptions seront recueillies à l’issue des réunions de présentation programmées ces prochaines semaines. Leur nombre pourrait dépasser celui de la première VAE. L’an dernier, l’entreprise avait recensé une quinzaine d’intéressés pour 11 candidats au final. Cette fois-ci, plus de 40 personnes se sont déjà informées, souligne-t-elle. « Les métiers de l’industrie représenteront encore la majorité des diplômes visés, mais on peut s’attendre à une ouverture vers les diplômes des fonctions supports et d’encadrement : commercial, supply chain, amélioration continue, management… », analyse Nadine Heim.

DÉSIR D’ÉVOLUTION

Mais ce scénario n’est pas tout à fait celui qu’imaginait Schaeffler France : « Les personnes à qualifications infra-bac ou sans diplôme dans la mécanique constituaient notre cible initiale, rappelle Nadine Heim. Or la première réponse est finalement venue de techniciens en mécanique, maintenance, conception, industrialisation…, et de managers de proximité. Ces candidats possédaient un premier diplôme, avaient déjà connu les formations internes, évolué dans l’entreprise, et ils désiraient consolider leur parcours interne par la validation externe. »

POINTS D’AMÉLIORATION

Le désir d’évolution a justement été le point de départ de la VAE collective. L’entreprise l’avait identifié via un baromètre social organisé en 2012. Les salariés, d’une ancienneté moyenne de vingt ans, y avaient soulevé entre autres trois points d’amélioration : augmenter les possibilités de mobilité d’un secteur à l’autre du site alsacien, mieux repérer les nombreuses possibilités d’évolution de carrière en interne et, plus généralement, mieux prendre en compte les aspirations personnelles. Une VAE permettait donc de donner du concret à l’un des axes du projet d’entreprise « Cap 2016 »: « La fierté du travail bien fait et le plaisir à travailler. » « Courte et qualifiante, la VAE était bien adaptée à ces attentes », confirme Cécile Bernard, responsable du dispositif académique à la VAE (Dava) de la région Alsace.

Schaeffler, qui pratiquait très ponctuellement la VAE individuelle, s’est logiquement tourné vers l’académie de Strasbourg pour construire la nouvelle offre. Elle repose sur un parcours semi-collectif de 20 heures d’accompagnement sur une année, réparties en 13 heures en groupe et 7 heures en individuel.

La VAE s’est déroulée sur place dans l’usine, hors temps de travail. Dans le cas de Schaeffler, où le groupe de postulants était nombreux, le Dava a pu contenir les coûts pédagogiques à une moyenne de 1 000 euros par candidat. Les fonds de professionnalisation de l’Opcaim (métallurgie) ont pris en charge ces coûts, ainsi que la moitié des allocations DIF.

Ce premier groupe était suffisamment homogène dans ses qualifications et ses profils de poste pour postuler, à une exception près, à des diplômes du domaine mécanique. Sur les onze candidats, huit ont obtenu leur validation intégrale dès le premier passage en jury en novembre 2014. Les trois autres poursuivent le travail avec le Greta pour passer de la validation partielle au diplôme complet.

REPÈRES

Activité

Fabrication de composants mécaniques.

Effectif

82 000 salariés dans le monde, dont 2 300 à Haguenau.

Chiffre d’affaires

12,1 milliards d’euros en 2014.

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON