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ALLEMAGNE : LES APPRENTIS QUINQUAGÉNAIRES D’ING-DIBA

Sur le terrain | International | publié le : 26.05.2015 | Marion Leo

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ALLEMAGNE : LES APPRENTIS QUINQUAGÉNAIRES D’ING-DIBA

Crédit photo Marion Leo

Numéro un de la banque en ligne en Allemagne, ING-Diba propose des places d’apprentissage à des personnes âgées de plus de 50 ans. Objectif : bénéficier de l’expérience des seniors et favoriser la constitution d’équipes mixtes pour mieux répondre aux attentes d’une clientèle elle aussi vieillissante.

Retrouver un emploi à 50 ans passés ? Après avoir envoyé 50 candidatures restées sans réponse, Roland Wick, au chômage depuis dix-huit mois après la faillite de son entreprise dans le commerce de gros, commençait à ne plus y croire, quand il est tombé sur une annonce peu commune publiée par la banque directe allemande ING-Diba. Elle proposait des places d’apprentissage destinées à des personnes de plus de 50 ans.

Doté d’une formation de commercial, il a aussitôt postulé, et sa candidature a été retenue parmi une centaine d’autres. Il a alors débuté une formation par alternance d’un an en tant qu’assistant bancaire. C’était il y a quatre ans. Il avait alors… 52 ans. Embauché à l’issue de sa formation, il travaille aujourd’hui au sein du département immobilier de la banque. Roland Wick fait partie des 46 personnes de plus de 50 ans ayant participé jusqu’à présent au programme d’apprentissage inédit mis en place dès 2006 par la banque en ligne.

Expérience et sérénité

Baptisé Azubi 50 + (apprenti 50 +), ce programme a pour objectif selon Dieter Doetsch, responsable de l’apprentissage à ING-Diba, de donner une « nouvelle chance » aux chômeurs âgés. Mais la banque n’agit pas par altruisme. « Nous recherchons d’une manière ciblée des collaborateurs âgés car les équipes mixtes sont tout simplement plus performantes », avance-t-il. Selon lui, les seniors apportent expérience et sérénité au sein de l’équipe et sont très loyaux. « Ils restent en général chez nous jusqu’à la retraite. Les salariés plus jeunes changent fréquemment d’employeurs. »

Reprendre des études

Autre avantage : leur présence est plébiscitée par une clientèle elle aussi vieillissante. Les opérations bancaires en ligne n’attirent plus seulement les jeunes. L’âge moyen des clients est aujourd’hui de 45 ans, tendance à la hausse, et nombre d’entre eux préfèrent s’adresser à des banquiers de leur âge. La mise en place de ce programme est aussi liée à l’expansion rapide de la banque outre-Rhin. En treize ans, le nombre de ses salariés est passé de 600 à 3 500. « Or moins de 5 % des candidats étaient âgés de plus de 50 ans », explique Dieter Doetsch.

Aujourd’hui, la banque propose chaque année aux seniors soit une formation en alternance d’assistant bancaire dans le secteur immobilier, soit une formation d’assistant clientèle, sur l’un de ses trois sites, à Francfort, Nuremberg ou Hanovre. Pour y postuler, les candidats doivent détenir un diplôme de commercial et aussi faire preuve d’« une forte personnalité, de charisme et d’une attitude positive ». Ils suivent alors un cursus qui ressemble fort à celui proposé aux jeunes apprentis. Après une formation théorique de quatre semaines dans un centre de formation externe, ils alternent quatre jours de formation pratique au sein de la banque et un jour d’enseignement théorique au centre. Ils doivent également passer un examen final sanctionné par la chambre de commerce et d’industrie. Mais, à la différence des jeunes, leur formation ne dure qu’un an et ils sont nettement mieux rémunérés (environ 1 700 euros par mois contre 900 euros pour ces derniers).

Reprendre des études à 50 ans passés ne va pas de soi : « Suivre des cours avec des jeunes apprentis m’aurait sans doute paru étrange. Mais nous avions notre propre classe », raconte Roland Wick. Très motivés, la quasi-totalité des apprentis seniors ont achevé avec succès leur formation et ont été ensuite embauchés par la banque.

L’initiative lui a déjà valu plusieurs récompenses, dont le prix spécial Diversity du concours 2015 de Meilleur employeur d’Allemagne. Elle va poursuivre son programme et publiera sous peu une annonce pour recruter six nouveaux apprentis de plus 50 ans.

DANS LES MÉDIAS

DIE ZEIT. Des médiateurs à Deutsche Bahn

La grève des conducteurs de train allemands, menée à Deutsche Bahn par le syndicat GDL à partir du 19 mai, a pris fin deux jours après. Les deux parties se seraient accordées sur les bases d’une convention collective de la branche du personnel ferroviaire, et sur le principe d’une médiation. Les deux médiateurs sont l’ancien ministre-président du Brandebourg Matthias Platzeck (SPD) pour Deutsche Bahn et le chef du gouvernement de Thuringe Bodo Ramelow (Linke, gauche radicale) pour le syndicat. 21 mai 2015, Die Zeit, quotidien généraliste

FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG. Le big data et les RH

La révolution numérique ne transforme pas seulement le travail quotidien de nombreuses personnes. Elle aura bientôt un impact en amont, avant même que les gens ne trouvent un emploi. C’est ce que montre l’enquête Big Data dans les RH publiée par Linkedin et la fédération allemande des technologies de l’information Bitkom. L’enquête indique que seule une entreprise sur dix utilise déjà les analyses de données en masse pour trouver du personnel. Mais dans un tiers des entreprises, les responsables RH y réfléchissent. 18 mai 2015, Frankfurter Allgemeine Zeitung, quotidien généraliste.

Auteur

  • Marion Leo