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Sur le terrain

Santé au travail : AU PAYS D’AIX, LE CENTRE HOSPITALIER soigne ses RPS

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 19.05.2015 | Solange de Fréminville

Pour prévenir les risques psychosociaux, le centre hospitalier du Pays d’Aix s’est engagé dans une démarche RH structurée, qui s’articule avec la politique du handicap et un plan d’action pour la qualité de vie au travail.

Le centre hospitalier du Pays d’Aix s’est engagé depuis 2013 dans une action collective de prévention des RPS financée par l’ANFH, Opca de la Fonction publique hospitalière. La démarche est ambitieuse, elle vise l’ensemble du personnel soignant et non soignant, soit 2 500 agents et un peu moins de 400 médecins.

Premier objectif : structurer la politique de prévention au sein de l’établissement. Une cadre de santé a suivi une formation de référente RPS ; elle est devenue la cheville ouvrière d’une cellule de veille RPS, composée également de la DRH, du médecin du travail et d’une psychologue du travail. Lors de leur réunion hebdomadaire, ils analysent ensemble les « événements indésirables » classés RPS, les violences par exemple, qui leur ont été signalés. Et ils recherchent des solutions avec les personnes et les services concernés. Par ailleurs, dans le cadre de la mise à jour du document unique, la référente RPS mène, avec le gestionnaire des risques professionnels, des entretiens individuels et collectifs qui lui permettent de détecter et de faire connaître à la cellule de veille des problèmes relationnels et organisationnels à résoudre.

Un suivi attentif des agents handicapés

La psychologue du travail étant aussi référente handicap, la démarche intègre cette dimension essentielle dans les hôpitaux. La politique de maintien dans l’emploi, soutenue par le FIPHFP*, participe de la prévention des RPS. « En interne, nous communiquons beaucoup sur cette question. Les agents savent que, s’ils ont un problème de santé, une restriction, ils ne sont pas perdus. Nous leur proposons soit un aménagement de leur poste soit une reconversion dans un autre emploi, au sein de l’hôpital, avec une formation à la clé, détaille Stéphanie Luquet, DRH. Comme ces agents sont plus fragiles, ils sont l’objet d’un suivi plus attentif de notre part. »

Le deuxième objectif de la démarche est de remédier aux problèmes majeurs soulevés par le personnel hospitalier dans trois domaines : la communication interne, le management et les relations entre soignants et non soignants. Des points noirs mis en évidence à l’issue d’une enquête sur les RPS, réalisée en août-septembre 2013, à laquelle 27,4 % de l’effectif a répondu. Le comité de pilotage de la démarche, composé de membres de la direction et de représentants du personnel, a alors sollicité l’ensemble des salariés pour constituer trois groupes chargés d’élaborer un plan d’actions. « Les groupes sont partis des demandes formulées par les salariés et ont fait des propositions précises, argumentées, dans une perspective positive – améliorer la qualité de vie au travail – plus large que celle des RPS », explique la DRH. Parmi les mesures phares, qui seront mises en œuvre en 2015 : une information régulière sur les opportunités de carrière ; la refonte des réunions de service et du séminaire d’accueil destiné aux nouvelles recrues ; l’amélioration des pratiques managériales…

Cette démarche suffira-t-elle ? « Elle est bien conçue et menée. Les groupes de travail ont fait de belles propositions, estime Gérard Malventi, délégué syndical CFDT. Mais les causes profondes des RPS, c’est l’isolement des professionnels et le cloisonnement des services. L’absence d’un médecin du travail pendant quelques mois (jusqu’à la mi-mars 2015) et le fait qu’il n’y ait pas d’assistante sociale posent également problème. »

* Le centre hospitalier du Pays d’Aix a signé en juin 2011 une convention avec le Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), lui accordant une aide financière de 936 000 euros sur trois ans. La convention a été reconduite.

Auteur

  • Solange de Fréminville