Six ans après la première édition de cet ouvrage, la médiatisation des risques psychosociaux a enflé jusqu’à devenir une rumeur constante qui accompagne toutes les problématiques du travail. La “vague” de suicides à France Télécom est passée par là. L’auteur, sociologue, doute cependant que la réalité du travail se soit améliorée depuis lors. Certes, on mesure davantage le phénomène, les DRH ont appris à construire des tableaux de bord sophistiqués pour évaluer les risques psychosociaux. Le taux d’absentéisme y figure en bonne place, mais il n’a pas grande signification s’il ne s’accompagne pas d’une analyse plus fine des raisons qui l’expliquent.

Entre l’absence pour congé maternité dans une entreprise à la main-d’œuvre jeune et féminine et l’absence pour dépression dans un contexte où le stress au travail est devenu pathogène, il y a évidemment un fossé. Après avoir mieux précisé ce qu’il convient d’entendre et surtout d’analyser sous le terme d’absentéisme, l’auteur focalise son propos sur la situation française, où le taux d’absence est élevé, alors même que le nombre de jours de repos l’est également, ce qui signe incontestablement un malaise profond.

Plutôt que cacher le problème sous le tapis, tenir un discours clair sur les causes de l’absentéisme et surtout favoriser une approche partagée entre les directions d’entreprise et les salariés peuvent permettre d’enrayer cette mécanique de l’absence, coûteuse et contagieuse, puisque l’absence des uns accroît la charge de travail des autres.