logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

ITALIE : L’E-LEARNING POUR PRÉVENIR LA PÉDOPHILIE

Sur le terrain | International | publié le : 21.04.2015 | Anne Le Nir

Image

ITALIE : L’E-LEARNING POUR PRÉVENIR LA PÉDOPHILIE

Crédit photo Anne Le Nir

Initié en phase pilote à Munich il y a trois ans, le Centre for child protection (CCP) a été transféré à Rome où il développe un programme d’e-learning destiné à la prévention de la pédophilie. Cette formation, s’appuyant sur la pédagogie des Jésuites, s’adressera aussi bien à des religieux qu’à des laïcs.

Visage ouvert, souriante, Karlijn Demasure déborde d’énergie. Depuis des années, elle mène un combat courageux pour la défense des mineurs les plus vulnérables. Mère de quatre enfants, cette universitaire belge âgée de 60 ans est docteure en théologie pratique. Après diverses expériences à travers le monde, elle a rejoint Rome pour y diriger le nouveau siège du Centre for Child Protection (Centre pour la protection de l’enfant, CCP), désormais abrité au sein de la prestigieuse Université pontificale grégorienne.

Fondée en 2012 à Munich par l’Institut de psychologie de l’université grégorienne à la suite des scandales de pédophilie qui ont éclaté au grand jour Outre-Rhin, cette organisation s’est spécialisée dans la prévention de la pédophilie et a mis en place un vaste programme d’e-learning, que le Vatican pourrait désormais utiliser. C’est à Munich qu’est né le projet pilote soutenu par onze partenaires (institutions religieuses, ONG, fondations privées) dans dix pays. Il a été suivi par plus de 1 000 religieux et laïcs.

« Cette expérience de trois ans nous a servi à dresser un premier bilan sur la formation dispensée via Internet. Le déménagement à Rome coïncide avec la volonté de former plus de prêtres, de religieuses et de religieux », souligne la directrice du CCP. Quelque 10 000 prêtres séjournent dans la capitale italienne pour des formations plus ou moins longues. Mais les laïcs en contact avec les jeunes ne sont pas oubliés dans le cadre de ce programme, par exemple des directeurs d’écoles ou de colonies de vacances, des enseignants qui deviendront des formateurs sur le terrain.

« Nous nous sommes rendu compte que le dispositif initial d’e-learning était trop élitiste. Nous allons le rendre plus accessible, plus réaliste, plus interactif », explique Karlijn Demasure, qui est entourée d’une équipe de neuf personnes, religieuses ou laïques. Le programme est en cours de révision, en collaboration avec la prestigieuse université Georgetown de Washington.

« Ce sera un parcours de formation composé de 30 à 35 unités, pour des groupes de 10 à 12 personnes. Il sera fondé sur le modèle expérience-réflexion-action de la pédagogie des jésuites, précise la théologienne. Il a l’ambition d’être très attentif aux diverses cultures, afin d’être vraiment à l’avant-garde en termes de prévention de la pédophilie. »

Par rapport au projet pilote de Munich, il sera plus international. Les cours à distance se feront en anglais, en italien et en français, grâce à un financement de l’épiscopat belge. « Nous tenons particulièrement à toucher l’Afrique francophone, où le problème est un tabou qu’il faut parvenir à briser, ainsi que l’Asie où il y a un déni total des abus sexuels. Mais en Europe aussi, il faut se battre pour rompre le silence, relève Karlijn Demasure. Des modules de formation sur mesure seront proposés pour permettre de déceler des cas d’abus, de connaître les facteurs de risque, de mieux comprendre le contexte socioculturel et de développer un parcours d’accompagnement psychothérapeutique et spirituel approprié à la situation de chaque pays. »

Le CCP n’a pas encore établi les tarifs de ce programme. Mais Karlijn Demasure assure que l’enseignement sera gratuit pour les personnes vivant dans des pays émergents. Soutenu par la commission pontificale pour la protection de l’enfance (présidée par le cardinal Sean O’Malley), des archidiocèses européens et la Papal Foundation (USA), le centre compte aussi sur de nouveaux donateurs pour soutenir son travail.

DANS LES MÉDIAS

LA STAMPA. Chômage : l’Italie entre paradis et enfer

L’écart entre le nord et le sud de l’Italie ne cesse de se creuser. Si la province de Bolzano était un État, elle afficherait le taux de chômage le plus bas d’Europe : 4,4 %. En revanche, le taux de chômage dans les régions méridionales (Campanie, Pouilles, Sicile, Calabre) atteint plus de 20 %. Deux villes de Calabre sont dans une situation pire que celle de la Grèce : Crotone (27,2 %) et Cosenza (27,8 %). Réduire cet écart ne sera pas facile. Le document de programmation économique du gouvernement prévoit que le chômage baissera de manière très limitée : de 12,7 % en 2014 à 12,3 % en 2015 et à 11,7 % en 2016. 13 avril 2015, La Stampa, quotidien

CORRIERE ECONOMIA. Un retraité sur deux est syndiqué

Près de la moitié des retraités italiens, soit 7 135 859 sur 15 778 000, sont inscrits à un syndicat. Selon la première étude du genre, effectuée par l’Institut national de prévoyance sociale (INPS), ce pourcentage très élevé de retraités syndiqués est lié aux canaux institutionnels qui facilitent leur inscription et, surtout, leur garantissent une adhésion à vie s’ils le souhaitent. La majeure partie des inscriptions passe par les associations de patronage qui s’occupent des démarches administratives, aussi bien pour la retraite des salariés que pour celle des travailleurs autonomes. 23 mars 2015, Corriere Economia, supplément économique du Corriere della Sera.

Auteur

  • Anne Le Nir