Depuis les années 1990, la réflexion sur les conditions de travail s’est progressivement imposée dans le débat social. Malgré de réelles améliorations sur le plan ergonomique et sur l’exposition aux différents facteurs de risques, bruit, produits chimiques, etc., les risques traditionnels n’ont pas disparu. De nouveaux effets à long terme de l’exposition à des agents chimiques qui n’avaient pas été décelés jusqu’alors se sont révélés, tandis que l’amélioration de certaines situations n’a été possible que grâce à la sous-traitance et à la délocalisation, qui permettent de déplacer les problèmes. Par ailleurs, dans un contexte de mondialisation et de concurrence exacerbée, la précarisation du travail et la peur du chômage ont permis à l’entreprise d’accroître les contraintes productivistes et de performance sur les travailleurs, entraînant d’autres pathologies physiques comme les troubles musculo-squelettiques (TMS) ou les risques psychosociaux et leur cortège de troubles anxiodépressifs. Dans le même temps, l’individualisation des conditions de travail et de rémunération privait les salariés du soutien des collectifs de travail.

Dans un contexte d’effondrement du nombre de médecins du travail d’une part, de tentative de mise sous tutelle patronale de la médecine du travail de l’autre, il est devenu plus que jamais nécessaire pour les salariés et leurs représentants de s’approprier les connaissances utiles pour améliorer les conditions de travail et défendre la santé au travail. L’objectif de cet ouvrage de synthèse écrit par des spécialistes de la santé est de fournir des outils pour aider les travailleurs à prendre leur destin sanitaire en main.