DROITE OU GAUCHE AU POUVOIR, la différence ne saute pas aux yeux, au moins sur les questions économiques, car l’une comme l’autre souscrivent sans états d’âme au libéralisme. Manuel Valls après Margaret Thatcher peut marteler « qu’il n’y a pas d’alternative ». Selon l’auteur, inspecteur des finances et conseil en stratégie, nos dirigeants crient au loup pour rien : la France n’est pas au bord de la faillite et son déclin n’est pas une fatalité. Il est possible de repenser l’économie sans faire la révolution ni même sortir de l’euro, à condition que l’État reprenne les commandes sans se limiter au rôle de Samu social. Il doit favoriser l’investissement au long cours non spéculatif et moduler les cotisations chômage des entreprises selon leur comportement. Idem, innover et exporter mieux supposerait de favoriser le rapprochement des grands groupes et des PME. Quant à la nécessaire confiance à restaurer auprès des salariés, de Gaulle, qui était tout sauf un révolutionnaire, avait, dès 1967, institué la participation des salariés aux bénéfices. Pour l’auteur, la meilleure manière d’en finir avec les antagonismes de classes est encore de faire que les intérêts de tous convergent, c’est-à-dire que les salariés deviennent actionnaires de leurs entreprises. Si rien ne bouge en France actuellement, c’est que les élites n’ont aucun intérêt personnel au changement.