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LA SEMAINE

L’apprentissage S’EFFONDRE : LES PROPOSITIONS DU MEDEF

LA SEMAINE | publié le : 21.04.2015 | Laurent Gérard

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L’apprentissage S’EFFONDRE : LES PROPOSITIONS DU MEDEF

Crédit photo Laurent Gérard

L’organisation patronale invite le gouvernement à créer une « task force apprentissage » permettant de formuler des propositions concrètes d’évolution de l’apprentissage sous trois mois.

L’apprentissage s’effondre : après avoir connu des baisses de 8 % en 2013 et de 3 % en 2014, il diminue de 14 % au premier trimestre 2015, alors même que le contrat de professionnalisation se porte bien. Le Medef s’en alarme, et c’est pourquoi, le 15 avril, il a demandé la création d’une « task force » constituée d’un binôme chef d’entreprise-parlementaire, à l’image de ce qui a été mis en place pour la simplification et le dispositif pénibilité.

« Il est impératif que l’apprentissage soit désormais piloté directement par le Premier ministre, comme tout sujet transversal d’importance », plaide le président Pierre Gattaz.

Une réforme portant sur quatre aspects.

« 90 % des apprentis trouvent ainsi un CDI à l’issue de leur formation. Pourtant, le nombre de contrats d’apprentissage ne cesse de baisser », constate Florence Poivey, présidente de la commission Éducation-formation-insertion du Medef. D’où la demande de l’organisation patronale d’une « réforme mettant l’entreprise au cœur du dispositif d’apprentissage » autour de quatre aspects : l’orientation des jeunes – « Arrêtons de dévaloriser les métiers techniques et l’apprentissage et informons précisément chaque élève des débouchés de chaque filière », assène le président Gattaz – ; le contenu de la formation – « Il faut que les entreprises soient codécisionnaires de ce contenu » –; la carte de formation – « Elle doit s’adapter aux besoins des entreprises » – ; et le financement de l’apprentissage – « Redonnons aux entreprises la liberté du financement de ces dispositifs ».

Sur ce dernier point crucial, un représentant du Medef précise l’option de l’organisation patronale : une totale liberté d’utilisation des fonds d’apprentissage au service de l’apprentissage et sous la responsabilité pleine et entière des entreprises et des branches, une liberté pouvant aller jusqu’à accepter la fin du rôle de financeur en dernier recours des régions, qui interviennent quand les CFA ne bouclent pas leurs budgets ! Une révolution.

Plus de 70 % des entreprises ne prendront pas d’apprenti

Selon une étude Ipsos présentée le 15 avril par le Medef, les chefs d’entreprise ont une bonne image de l’apprentissage. Pourtant, 59 % des entreprises n’embauchent jamais ou rarement d’apprentis, dont 61 % des entreprises de moins de 10 salariés. Seulement 27 % prendront un jeune en contrat d’apprentissage cette année, et seulement la moitié de celles qui ont souvent eu recours à l’apprentissage ces trois dernières années l’envisagent.

Qu’est-ce qui dissuade les entreprises ? La conjoncture économique (pour 68 % d’entre elles), la réglementation relative à la protection des jeunes travailleurs jugée mal adaptée (raison importante pour 57 %) et les contraintes administratives trop lourdes (55 %). Les petites entreprises (1 à 9 salariés) et le secteur du bâtiment déplorent particulièrement les deux dernières raisons citées.

La baisse des aides et des crédits d’impôt pour l’embauche d’apprentis (raison importante pour 53 % des entreprises) est avancée ensuite comme frein, en particulier dans l’industrie (68 %) et le bâtiment (61 %). L’organisation mal adaptée au rythme de l’entreprise (51 %) et le manque de correspondance de l’offre avec les besoins (49 %) sont cités également.

Le manque de centres de formation à proximité et la « concurrence » des contrats aidés ne sont pas ressentis comme un frein.

Auteur

  • Laurent Gérard