Tous nos maux viennent de ce que nous avons perdu la recette magique de la croissance, qui a assuré la prééminence des économies occidentales depuis le 18^e siècle et la prospérité d’après-guerre. Il suffirait de renouer avec cette croissance pour que s’évanouissent les problèmes de chômage et de pouvoir d’achat qui gangrènent notre société, de la base au sommet, ainsi que la perte de confiance dans ses valeurs et ses institutions.

Le problème, selon les auteurs, l’un économiste et l’autre journaliste, est que cette croissance après laquelle on voudrait continuer de nous faire courir n’est plus aujourd’hui qu’un mythe. Or, dès lors que les pays riches cessent de s’enrichir, la grande masse de leurs habitants commence à s’appauvrir, d’autant plus que les inégalités se creusent. En moyenne, le revenu par tête diminue dans la plupart des pays de l’OCDE et cette baisse de niveau de vie s’accompagne d’une augmentation de la précarité, de la pauvreté et du chômage.

Les deux auteurs expliquent la loi d’airain de la décroissance de ce qu’on appelle en économie la « productivité globale des facteurs », c’est-à-dire la perte inéluctable de productivité tant du facteur capital que du facteur travail liée au développement capitaliste. Dans la mesure où cette perspective ne peut que se révéler socialement et politiquement détonante, il est indispensable d’imaginer un modèle économique aussi équilibré que possible pour éviter la déflagration. Un ouvrage passionnant, qui met l’économie à la portée de tous.