Pour Christophe Parmentier, directeur associé du cabinet conseil Clava, le premier bilan de la réforme est inquiétant. Certes, « il faut lui laisser le temps de s’installer avant de l’enterrer trop vite, mais je pense que, pour le moment, elle reste difficile d’utilisation et n’est donc pas ouverte à toute catégorie socioprofessionnelle, alors qu’un des objectifs était de permettre à tout le monde d’accéder à la formation ».

« En outre, poursuit-il, l’offre de formation a le plus grand mal à s’adapter. Sur le premier trimestre 2015, certains organismes affichent une baisse de leur chiffre d’affaires de 40 %. Certains prestataires indépendants envisagent déjà de mettre la clé sous la porte… »

Pour le directeur associé de Clava, « le mécanisme du CPF a été pensé par des technocrates qui ne se sont pas suffisamment appuyés sur des professionnels de l’entreprise. L’année 2015 s’annonce comme une année blanche pour la formation : il n’y a plus de fonds pour financer les formations courtes et pas davantage pour les longues, ce qui tombe plutôt mal à un moment où le chômage bat des records et où tous les espoirs sont mis sur la formation ».

Conclusion ? « On peut s’attendre à une réforme d’ici à deux ou trois ans. Mais comment défaire un système aussi complexe que le CPF, qui a nécessité des investissements aussi lourds que ceux des Opca et de la Caisse des dépôts et consignations ? La prochaine réforme qui s’annonce est celle des Opca, si le seuil minimal de collecte est maintenu à 100 millions d’euros. Dans ce cas, comment mettre en place une réforme aussi complexe avec deux fois moins d’Opca ? »