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LA SEMAINE

Claude-Emmanuel Triomphe DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL D’ASTREES

LA SEMAINE | l’interview | publié le : 14.04.2015 | Élodie Sarfati

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Claude-Emmanuel Triomphe DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL D’ASTREES

Crédit photo Élodie Sarfati

« L’engagement des jeunes au travail n’est pas reconnu »

Vous avez présenté le 8 avril les conclusions d’une enquête sur les jeunes actifs, le travail et l’engagement professionnel. De quoi s’agit-il ?

Cette enquête est le résultat d’une triple démarche que nous avons menée auprès des jeunes de moins de 30 ans : un questionnaire en ligne ; des groupes de travail composés de jeunes de profils divers – étudiants, apprentis, en emploi ou en recherche d’emploi – à qui nous avons proposé de « dessiner le travail » ; des ateliers animés lors du Forum européen des jeunes engagés (Foreje), l’été dernier. Il s’agissait non seulement de questionner leur rapport au travail mais aussi de leur permettre de faire des propositions.

Quels sont les enseignements de cette recherche ?

On constate d’abord que les jeunes sont tous très engagés dans le travail, mais ont le sentiment que cet engagement n’est pas reconnu, notamment pour des questions de statut. Ainsi, ils ont intégré le fait que leur entrée dans le monde du travail passait par des CDD ou des stages. Mais ils souhaiteraient que l’on voie ces périodes comme faisant partie d’un vrai parcours, et attendent que les entreprises leur fassent un retour sur les compétences acquises, des bilans de stages, des lettres de recommandation… Or ils remarquent, par exemple, que les séminaires d’intégration sont réservés aux CDI. Ensuite, les jeunes actifs cherchent avant tout du sens dans leur travail, et une bonne ambiance, loin devant la rémunération. Un tiers d’entre eux se disent prêts à quitter leur travail du jour au lendemain s’ils n’y trouvent plus de satisfaction. Enfin, les jeunes attendent des managers une forme d’honnêteté dans le partage de l’information, et souhaitent travailler de façon coopérative, en mode projet. Les organisations actuelles, en silo, cloisonnées, suscitent l’incompréhension.

À l’issue de ces débats, quelles propositions faites-vous aux entreprises ?

Nous préconisons, par exemple, d’expérimenter des systèmes d’évaluation, de management et de mentoring inversé, car les jeunes sont soucieux de partager leurs compétences. Nous proposons aussi d’instituer des forums jeunes dans les entreprises, où ils pourraient échanger sur leurs problématiques professionnelles et exposer ensuite leurs idées au management et aux IRP. Enfin, les pactes intergénérationnels – élaborés pour les jeunes mais sans eux – pourraient être revus de manière à impliquer ces derniers davantage dans la définition des priorités et dans leur mise en œuvre.

Auteur

  • Élodie Sarfati