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LA SEMAINE

Rapport : Médecine du travail : DES ADAPTATIONS RÉGLEMENTAIRES EN VUE

LA SEMAINE | publié le : 07.04.2015 | Véronique Vigne-Lepage

La mission parlementaire aptitude et médecine du travail doit rendre fin avril ses conclusions au gouvernement. Son rapporteur livre ses premières orientations.

Le député PS de l’Isère Michel Issindou, chargé de la mission parlementaire aptitude et médecine du travail, devrait rendre son rapport au gouvernement fin avril. Avec Pierre Boissier, chef de l’Igas, Christian Ploton, DRH de Renault, et Sophie Fantoni-Quinton, professeur de médecine du travail, il a conduit une soixantaine d’auditions auprès de tous types d’acteurs, et dans des services de santé au travail (SST). Si les conclusions sont encore en cours de finalisation, Michel Issindou constate déjà « qu’il y a une vraie pertinence à maintenir et même à valoriser davantage la médecine du travail ». La participation des médecins généralistes, un temps évoquée, a été écartée.

Les auditions ont confirmé qu’il faut « recentrer les missions des médecins du travail », actuellement débordés : « La visite d’embauche et l’avis d’aptitude, véritable marché de dupes, sont à reconsidérer. » Une première visite quelques mois après la prise de poste serait, selon lui, plus utile.

Le Dr Dominique Huez, vice-président de l’association Santé et médecine du travail, auditionné le 24 février, se réjouit d’une éventuelle suppression de l’aptitude, une notion « qui a perverti » son métier. Mais il ajoute : « Nous ne voudrions pas pour autant cautionner la suppression des rencontres périodiques avec tous les salariés, y compris ceux prétendument en bonne santé. »

Délégation.

La mission semble préférer le renforcement de la délégation de certaines visites aux infirmières des SST. Si Michel Issindou constate que « quelques vieux médecins du travail le refusent encore », le Dr Huez assure que la profession l’a accepté. Mais il estime que la création officielle d’une « équipe de médecine du travail au sein des SST, qui serait le pendant du service social instauré par la réforme, clarifierait les responsabilités. Il y a eu de graves dérives, des infirmiers se laissant convaincre de supprimer des préconisations d’aménagement de postes ».

Ne souhaitant pas revoir la réforme, la mission « va proposer des adaptations, de préférence par la voie réglementaire », assure Michel Issindou. Une modification législative serait toutefois nécessaire pour réviser le statut de médecin collaborateur, que la mission préconiserait pour rendre la spécialité plus attractive : « En deux ans au lieu de quatre actuellement, un généraliste devrait pouvoir devenir médecin du travail. »

Auteur

  • Véronique Vigne-Lepage