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LA SEMAINE

La préparation de la retraite S’IMPRIME DE PLUS EN PLUS DANS L’ÉPARGNE SALARIALE

LA SEMAINE | publié le : 07.04.2015 | Hélène Truffaut

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La préparation de la retraite S’IMPRIME DE PLUS EN PLUS DANS L’ÉPARGNE SALARIALE

Crédit photo Hélène Truffaut

Si les dispositifs d’épargne d’entreprise font consensus, le niveau de leur future pension préoccupe davantage les salariés que ne le pensent les décideurs, indique le baromètre 2015 de BNP Paribas E & RE.

Certes, le contexte de crise entretient une vision court-termiste et place en tête des préoccupations des salariés le maintien de leur pouvoir d’achat et de leur emploi (plus d’un tiers d’entre eux déclarent ne pas utiliser les dispositifs d’épargne d’entreprise). Mais la préparation de leur retraite arrive en 3e position, devant le maintien des 35 heures et la dépendance, révèle le baromètre 2015* de BNP Paribas “Épargne et retraite entreprises (E & RE)”.

Des considérations dont les décideurs interrogés ne semblent pas avoir pris toute la mesure : 13 % d’entre eux seulement estiment les salariés préoccupés par la retraite, alors que la question de son financement turlupine 40 % de ces derniers. Depuis les réformes de 2010 et de 2014, près d’un quart des décideurs ont néanmoins fait évoluer leur politique d’épargne retraite. Parallèlement, plus d’un tiers des salariés ont envisagé de changer leur habitude d’épargne pour compléter leur revenu le moment venu.

Implication insuffisante des salariés.

Cécile Besse Advani, directrice de la stratégie et du développement de BNP Paribas E & RE, constate cependant une « ambivalence des salariés » interrogés, dont l’implication face à la problématique retraite reste insuffisante. 72 % d’entre eux n’ont pas essayé d’évaluer le montant de leur future pension. Et s’ils anticipent une baisse du taux de remplacement, leur pronostic n’est globalement pas réaliste, relève le spécialiste de l’épargne salariale. Près de la moitié des cadres pensent ainsi percevoir entre 56 % et 75 % de leur dernier salaire, quand la fourchette se situe plutôt entre 42 % et 61 % en fonction de la date de naissance, selon une récente estimation de Cardif assurance vie.

Le dispositif d’entreprise privilégié.

Une chose est sûre, les dispositifs d’épargne d’entreprise font consensus. Ils apparaissent légitimes aux yeux de 90 % des décideurs et de 77 % des salariés, même si les opinions divergent quant à la finalité de l’épargne retraite d’entreprise. Laquelle est d’abord considérée comme un moyen d’épargne par 80 % des décideurs, alors que la même proportion de salariés lui assigne bel et bien un objectif retraite. Dans cette optique, 62 % des collaborateurs interrogés privilégient, à un système individuel facultatif indépendant, un dispositif d’entreprise – facultatif pour 38 % d’entre eux, obligatoire (de type article 83) pour 24 %.

Selon les derniers chiffres de l’AFG, le Perco poursuit d’ailleurs sa progression (lire p. 15). Et, selon le baromètre BNP Paribas E & RE, 61 % des bénéficiaires d’un “83” seraient disposés à augmenter leurs versements volontaires à condition d’avoir le choix entre capital et rente à la sortie.

En outre, les trois quarts des salariés se disent prêts à bloquer participation et/ou intéressement dans des dispositifs long terme, pour peu que l’entreprise les soutienne dans leur démarche (voir infographie ci-contre). Plus surprenant : les deux tiers s’affirment enclins à souscrire à un plan d’actionnariat salarié avec, pour 81 % d’entre eux, la préparation de la retraite en ligne de mire ! « Tous les dispositifs collectifs permettant aux salariés d’épargner sans obérer leur budget sont les bienvenus », commente Patrick Lamy, directeur des relations extérieures de BNP Paribas E & RE.

Projet de loi Macron.

Autre enseignement du baromètre qui devrait nourrir les réflexions des Comp & Ben : 70 % des responsables pensent que les collaborateurs privilégient les supports financiers peu risqués (placement garanti, monétaire…). C’est le cas pour seulement 46 % des salariés, 42 % marquant leur préférence pour les supports tenant compte de la sensibilité au risque. Les supports éthiques, solidaires ou socialement responsables recueillent 31 % des suffrages, derrière les plans d’actionnariat salarié (38 %) et les supports prenant en compte l’horizon de placement ou l’âge de départ à la retraite (35 %).

BNP Paribas a profité de l’occasion pour sonder le terrain quant aux orientations du projet de loi Macron en matière d’épargne salariale (le texte, adopté par la commission spéciale du Sénat, doit être examiné en séance publique à partir du 7 avril) ; 76 % des décideurs se disent favorables à l’ouverture de fonds PME-ETI – 53 % des salariés se déclarant aussi prêts à investir dans de tels fonds. Intéressement et participation doivent être maintenus, estiment 87 % des responsables, mais avec des règles de fonctionnement harmonisées (52 %) et une simplification de la formule de calcul de la réserve spéciale de participation (83 %). Enfin, plus de la moitié des décideurs considèrent que la hausse du forfait social a limité les versements dans les dispositifs d’épargne de leur entreprise.

* Enquête menée entre le 14 et le 28 novembre 2014 avec l’institut de sondage CSA auprès de 201 décideurs et de 600 salariés d’entreprises de 50 salariés et plus.

Auteur

  • Hélène Truffaut