Quelques dixièmes de points de croissance annoncés la semaine dernière par l’Insee – dont il faut évidemment se réjouir – ne feront rien à l’affaire : le nombre des demandeurs d’emploi continuera de grimper cette année. Sous le seuil de 1,5 % de progression annuelle du PIB, estiment les économistes, inutile d’espérer une inversion de la courbe du chômage dans une France à la démographie dynamique. Parmi les premières victimes de cette situation figurent les seniors. Leur taux de chômage a bondi de 11 % l’année dernière et ils constituent le plus fort contingent de chômeurs de longue durée.

Dans la conjoncture déprimée qui a caractérisé les années post-crise de 2008, les plans ou accords pour l’emploi des seniors, puis les contrats de génération, ont ressemblé à des catalogues de vœux pieux, hormis dans quelques entreprises soucieuses de conserver et de transmettre des compétences stratégiques. Sur un terreau nourri pendant trente ans aux préretraites financées par les deniers publics et unanimement prisées des partenaires sociaux, il était d’autant plus difficile de cultiver l’idée de l’emploi soutenable. Les seniors en emploi ont, eux aussi, pâti de cette situation, restant à l’écart des actions de management, comme l’indique chaque édition de notre baromètre Seniors en entreprise. Ou encore avec la multiplication des ruptures conventionnelles.

Mais il suffirait de presque rien, peut-être quelques mois de croissance de plus… Avec un marché du travail un peu plus tendu, la nécessité de maintenir les salariés âgés dans l’emploi reviendrait au cœur des préoccupations. Les entreprises que nous avons rencontrées ont pris de l’avance, elles préparent dès à présent le vieillissement de leurs collaborateurs, dans une logique de diversité des âges.