Pour une entreprise de services du numérique (ESN, ex-SSII) comme GFI, le recrutement est une priorité. Le groupe, qui emploie 10 500 collaborateurs, en embauche chaque année plus de 1 000, dont 65 % de profils expérimentés disposant de compétences recherchées – le taux de turnover étant, selon GFI, de 13 % en 2014 et l’ancienneté moyenne de 7 ans et demi. Pour se différencier sur un marché concurrentiel, l’entreprise a décidé, en 2011, d’intégrer les réseaux sociaux professionnels à son éventail d’outils de recrutement.

Marlène Escure, responsable du recrutement de la branche ERP* et conseil à GFI, a débuté l’expérience sur ce segment qui ne représente que 15 % de l’activité et de l’effectif de l’entreprise. Une taille modeste qui engendre des difficultés d’attractivité. Depuis la création de l’activité de conseil en 2004, GFI fait d’ailleurs appel aux cabinets de chasseurs de têtes dont les coûts de 15 000 à 20 000 euros par recrutement sont élevés. « Nous devions mettre en place des leviers de recrutement innovants pour attirer des profils de managers sans passer par ces cabinets spécialisés. »

« Sur le marché du conseil, les compétences sont rares, et le recrutement classique via les job boards n’est pas adapté car les personnes que nous recherchons sont déjà en poste et n’ont pas le réflexe de mettre leur CV sur ces sites, poursuit Marlène Escure. En revanche, ils ont tous un profil sur les réseaux sociaux professionnels tels que LinkedIn ou Viadeo. »

Les tarifs des outils « recruteurs » de LinkedIn (facturés 6 000 euros par utilisateur) ou Viadeo Recruiter (2000 euros par compte) représentent aussi un investissement, mais ils permettent de détecter et d’approcher des candidats qui ne sont pas forcément en recherche active.

Désormais, les 40 chargés de recrutement de la société sont équipés de comptes de ce type qui leur permettent de sélectionner des profils en fonction des compétences recherchées et de les contacter directement.

Marlène Escure estime que LinkedIn a de l’avance en termes de fonctionnalités, mais elle reconnaît que Viadeo a fait beaucoup de progrès et permet de constituer des viviers de profils particulièrement ciblés en fonction des besoins de l’entreprise. Grâce à ces viviers, les recruteurs peuvent effectuer des e-mailings très facilement.

Généralisés en 2013, ces outils permettent d’assurer 12 % des recrutements du groupe GFI, et presque 18 % de ceux de sa branche ERP et conseil. Une forte progression puisque les réseaux sociaux professionnels ne représentaient que 6 % des embauches il y a deux ans.

Pour aider les chargés de recrutement à les intégrer systématiquement dans leur pratique, des formations ont été dispensées par Viadeo. À présent, c’est la responsable qui assure le relais des formations plus poussées ainsi que de celles s’adressant aux nouvelles recrues ou aux stagiaires. LinkedIn, pour sa part, organise régulièrement des webconférences lorsque de nouvelles fonctionnalités sont lancées.

Par ailleurs, tous les chargés de recrutement disposent d’un compte Twitter à partir duquel ils diffusent les messages de l’entreprise ainsi que des annonces ciblées. « Nous nous appuyons sur notre community manager qui nous aide énormément dans l’animation des pages de l’entreprise sur ces réseaux, souligne Marlène Escure. C’est elle qui y mesure la “vivacité numérique” des recruteurs de GFI en tenant les comptes du nombre d’abonnés, de tweets et de retweets. » (Il s’agit des messages envoyés par les chargés de recrutement et de ceux renvoyés par leurs followers, NDLR).

Car, la responsable du recrutement en est convaincue, cette présence a une incidence sur l’image employeur de GFI, notamment auprès des futurs diplômés. Le dynamisme de l’entreprise en la matière a d’ailleurs été récompensé par le trophée d’or de la direction du recrutement lors de la première édition des Victoires du capital humain, en décembre 2014.