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CANADA : LES EMPLOYEURS FRANÇAIS, ADEPTES DE LA DIVERSITÉ

Sur le terrain | International | publié le : 06.01.2015 | Ludovic Hirtzmann

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CANADA : LES EMPLOYEURS FRANÇAIS, ADEPTES DE LA DIVERSITÉ

Crédit photo Ludovic Hirtzmann

Au Canada, la diversité ethnique va de soi dans l’entreprise. Les filiales des groupes français, principalement installées dans la Belle Province, adoptent largement des pratiques visant à la garantir

Selon l’Institut national statistique canadien, 20,6 % de la population du pays était née à l’étranger en 2011, contre 13 % aux États-Unis et en Allemagne (2010) et seulement 8,6 % en France pour l’année 2008. Le Canada, qui compte le plus fort pourcentage d’immigrants légaux dans le G8, a donc dû adapter ses politiques d’entreprises à la diversité ethnique et c’est une réussite. « Environ 90 % du groupe de première génération (d’immigrants) indique n’avoir subi aucune discrimination ou traitement injuste au cours des cinq dernières années », explique Jean Claude Bernatchez, professeur de gestion à l’Université du Québec à Trois-rivières, dans une étude intitulée “Multiculturalisme, diversité et discrimination”. Au Canada, la diversité est perçue comme un élément positif dans l’entreprise, « comme un outil qui permet à une entreprise d’assurer son développement et d’améliorer ses résultats », ajoute le professeur Bernatchez. Le Conference Board du Canada estime qu’en 2031 la majorité des nouvelles embauches aura lieu chez les immigrants.

Source de créativité

Environ 550 sociétés françaises sont établies au Canada, pour l’essentiel au Québec. « Le portrait de nos effectifs chez BNP Paribas est à l’égal de celui de la population canadienne, diversifiée. Nous disposons de bureaux à Montréal, Vancouver et Calgary, et des personnes de 35 nationalités y travaillent », confie Sauveur Menella, le porte-parole de la banque française pour le Canada, qui emploie 450 personnes dans le pays. Avec 3 000 employés dans la Belle Province, Ubisoft gère des collaborateurs de 33 nations différentes. Outre les Français, les États « les plus représentés sont les États-Unis, le Royaume-Uni, la Roumanie, l’Australie et la Chine », confie Fabrice Giguère, attaché de presse d’Ubisoft. Dans son rapport financier de 2014, le géant des jeux vidéos souligne que « le processus de création d’un jeu vidéo nécessite la collaboration d’équipes de backgrounds et de formations très différents pour produire le meilleur jeu possible (…) La diversité culturelle, de genre et d’âge, est une source de créativité ». Les effectifs sont très largement jeunes et masculins (80 % dans les deux derniers cas), mais le milieu du jeu vidéo attire plutôt les jeunes hommes. L’autre grande société hexagonale, L’Oréal Canada, a fait encore plus en termes de diversité. « L’aspect multiculturel est un grand atout (…) Nous retrouvons d’ailleurs 69 nationalités au siège social de Montréal », déclarait récemment au quotidien La Presse le Pdg de L’Oréal Canada, Frank Kollmar, qui supervise 1 200 personnes.

Pour encourager cette diversité, les gestionnaires de BNP Paribas Canada peuvent accepter des demandes d’accommodements raisonnables (religieux). Sauveur Menella précise que son entreprise propose aussi de nombreux séminaires pour encourager la diversité. Dernier en date, « une formation sur les différences multiculturelles, proposée à tous les employés ». Même son de cloche chez Ubisoft Montréal, qui a conçu un programme de mobilité afin de permettre aux salariés étrangers des autres studios du groupe dans le monde de se rendre à Montréal.

Avantage donné aux compétences

Si les grandes entreprises sont réceptives à la diversité, c’est moins le cas des petites filiales de sociétés de l’Hexagone, à l’exception notable de celles du domaine des jeux vidéos. « Nous avons fait le constat que démarcher des petites structures pour placer nos candidats issus des minorités ethniques ne valait pas le coup », confie ce responsable d’une structure d’aide à l’emploi des immigrants. Le consultant conclut : « La diversité ethnique n’est pas un problème comme en France pour les grandes entreprises françaises basées ici, tant qu’elles rencontrent les compétences. L’avantage est donné aux compétences, ce que les personnes issues de la diversité ont autant que les autres. »

DANS LES MÉDIAS

LA PRESSE. Le Parlement prend des mesures de prévention du harcèlement

Après plusieurs scandales de harcèlement sexuel qui ont secoué la classe politique canadienne ces derniers mois, le Parlement vient de se doter d’une politique contre le harcèlement sexuel. Un code régit désormais les relations entre les employés parlementaires, et inclut les députés. Ces derniers ont été souvent accusés de harcèlement envers leurs collègues féminines, même si, dans plusieurs cas, aucunes preuves ni plaintes n’ont été déposées. 10 décembre 2014, La Presse, quotidien montréalais libéral.

LE DEVOIR. Les syndicats en lutte contre les politiques d’austérité

Le principal syndicat québécois, la Centrale des syndicats nationaux, multiplie les campagnes d’information contre les programmes d’austérité mis en place par le nouveau gouvernement libéral québécois. Le très droitiste Premier ministre Philippe Couillard licencie dans la Fonction publique et diminue les budgets des programmes sociaux, culturels et de recherche, malgré une économie en relative bonne santé. 11 décembre 2014, Le Devoir, quotidien montréalais.

Auteur

  • Ludovic Hirtzmann