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L’enquête

LIGUE DE PARIS ILE-DE-FRANCE DE FOOTBALL : DE JEUNES RECRUES PÉRENNISENT ELLES-MÊMES LEUR EMPLOI

L’enquête | publié le : 06.01.2015 | VALÉRIE GRASSET-MOREL

L’opération “Un club, un emploi” permet d’utiliser l’univers du football pour qualifier en CDI des jeunes recrutés en emplois d’avenir, et à des clubs amateurs de se structurer et d’évoluer en championnat.

Avec “Un club, un emploi”, la Ligue de Paris Ile-de-France de football a imaginé un dispositif à deux étages : des jeunes sont recrutés en CDI à temps plein par un club francilien de football dans le cadre du programme Emplois d’avenir afin d’y acquérir une qualification dans les domaines du sport et de la gestion, et d’aider le club à se professionnaliser. En contribuant dans le cadre de leurs postes à structurer le club (gestion administrative, recherche de subventions…), les jeunes travaillent à la pérennisation de leur propre emploi.

Depuis novembre 2013, six promotions, soit 226 jeunes de 16 à 25 ans, ont intégré ce dispositif pour un objectif de 300 jeunes à l’horizon 2015. « Le football est un produit d’appel qu’il faut utiliser comme levier d’insertion sociale et professionnelle. Le club de foot est le seul lieu structurant ouvert tard le soir et qui propose un accompagnement socio-éducatif », souligne l’ancien footballeur Jamel Sandjak, aujourd’hui président de la Ligue de Paris Ile-de-France. Il n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a créé la Fédération des clubs citoyens d’Ile-de-France, dont le but est d’aider les jeunes à s’insérer.

Alors que, dans le secteur non marchand, 95 % des emplois d’avenir sont recrutés en CDD, le pari du CDI est d’autant plus audacieux que la plupart des clubs amateurs n’ont pas les moyens d’avoir plusieurs salariés. « Le jeune en emploi d’avenir est souvent le premier à être recruté. Il doit donc être polycompétent », précise Farid Maachi, directeur du cabinet FFP (Filière de formation professionnelle), coordinateur du dispositif.

PROJET DE DÉVELOPPEMENT

Une fois recruté, le salarié suit une formation individualisée de 1 200 heures sur deux ans, sanctionnée par un diplôme d’État ou fédéral : BPJEPS (brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport), brevet de secourisme SST, certificat fédéral de football, brevet de moniteur de football. Il bénéficie également d’une formation à la gestion administrative et informatique d’un club sportif. La troisième année, le jeune travaillera sur le projet de développement de son club et s’attellera à la recherche de financements auprès des collectivités territoriales notamment. Une année d’autant plus déterminante qu’elle lui garantira son avenir au sein du club si sa mission réussit, ou en dehors. Il pourra par exemple intégrer le service des sports d’une collectivité, « d’où l’importance d’être formé à la construction de projets socio-éducatifs en lien avec les acteurs du territoire », souligne Jamel Sandjak.

PARTICIPATION À LA VIE DU CLUB

La formation se déroule en alternance hors vacances scolaires et mercredis, car l’une des missions du jeune est d’accueillir les enfants au club. « Mon quotidien, c’est 39 heures réparties entre la formation, sur deux jours, et le reste du temps dans mon club, le FC Asnières, témoigne Olivia Routier, qui fait partie de la première promotion. Je m’occupe des équipes féminines. J’ai également des missions administratives : les licences, la gestion de l’école de foot, les réservations des cars, la préparation des séances pour les éducateurs, la planification. » Pour certains jeunes, la mise en place de “coachs” s’est avérée nécessaire afin de les épauler lorsqu’une difficulté survient. « Il est important que tous acquièrent une rigueur dans le travail afin d’éviter l’échec. Le plus difficile a été de remettre ces jeunes en habitude de travail », commente Farid Maachi.

Cette opération bénéficie de l’accompagnement d’Opcalia, qui prend en charge l’intégralité des coûts de formation : 3 millions d’euros à ce jour pour 54 148 heures de formation, avec le soutien du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels et le Fonds social européen, auxquels s’ajoutent 126 000 euros de cofinancement du conseil régional d’Ile-de-France. Les clubs bénéficient d’un accompagnement spécifique orchestré par le cabinet FFP et mis en œuvre par l’association Profession Sport & loisirs : gestion des salaires et des déclarations sociales, appui à la fonction RH, interface avec l’organisme de formation et la mission locale.

Auteur

  • VALÉRIE GRASSET-MOREL