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PHILIPPE DÉTRIE LA MAISON DU MANAGEMENT

La chronique | publié le : 16.12.2014 |

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PHILIPPE DÉTRIE LA MAISON DU MANAGEMENT

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La féminisation du monde occidental

Après des millénaires de pouvoir masculin à peu près sans partage, il faut rappeler ce que les femmes ne veulent plus : que la différence sexuelle entre homme et femme soit interprétée comme infériorité de l’un et supériorité de l’autre. Or telle est bien la tradition historique et encore dominante dans certains pays. La femme est faite pour procréer et elle est la vitrine de l’homme… Il y a juste un siècle, Pierre de Coubertin exaltait l’athlétisme mâle avec « l’applaudissement féminin pour récompense ». La femme est là pour couronner le vainqueur, comme encore actuellement dans les courses cyclistes… Heureusement, le monde change grâce à de nombreux combats : l’éducation des filles, l’obtention du droit de vote, la dénonciation de l’aliénation de la femme (Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient »), la généralisation de la pilule…

Des résultats tangibles se manifestent au début du 21e siècle.

– En Europe, les femmes représentent 60 % des diplômés universitaires et 80 % des consommateurs.

– Le taux d’emploi des femmes atteint pratiquement celui des hommes.

– L’égalité hommes-femmes se dessine ou, pour être plus réaliste, les inégalités sont moins criantes.

Nécessité de briser le plafond de verre

Mais on compte encore peu de femmes managers. Pourquoi ? Les femmes s’autocensurent, car elles projettent simplement ce qu’on leur a inculqué. Elles osent moins : le DRH de Lyonnaise des Eaux, Frédéric Henrion, estime qu’un homme postule à un emploi quand il estime à 30 % ses chances de réussite d’être retenu, alors que ce seuil s’élève à 50 % pour une femme.

Il est désormais temps que les organisations facilitent l’accession des femmes à des postes de responsabilité, d’autant que la loi les y oblige maintenant.

Développer la relation

De nombreuses études (Hofstede, Trompenaars…) attribuent ou prêtent aux femmes – l’avenir nous dira ce qu’il faut en penser – des qualités d’écoute, d’attention, de dialogue, de soutien. Qui aujourd’hui contrastent avec les valeurs dites masculines de réussite, de pugnacité et de performance.

Cela semble bien archétypal. Mais si la féminisation du monde occidental milite pour plus de dialogue au sein des organisations, qui s’en plaindra ? Le management est un métier de relations humaines. Le consensus l’emportera-t-il enfin sur la compétition ? La relation de pouvoir fera-t-elle place au pouvoir de la relation ?

Limiter sa distance hiérarchique

Vous connaissez peut-être le proverbe chinois : « Aimez votre voisin, mais ne supprimez pas votre clôture. » Il ne s’agit pas de gommer sa distance hiérarchique d’avec ses collaborateurs : une trop grande proximité peut nuire à une prise de décision difficile. Il s’agit plutôt de se rapprocher de ses collaborateurs : pratiquer la convivialité au quotidien et pas demain, dire bonjour chaque jour, respecter chacun, ne pas jouer les chefs, montrer de la disponibilité et consacrer quinze minutes par jour à l’écoute informelle, faire attention à l’invisible, favoriser le codéveloppement et prendre un repas ensemble : c’est fou le nombre de malentendus qu’on peut dissiper autour d’une table. Le jour où le patron n’a plus déjeuné avec ses ouvriers, la lutte des classes est née…

Courage, déjeunons ensemble !

Tout petit, nous apprenons que le masculin l’emporte sur le féminin.

Dès la naissance, cette règle de l’accord de l’adjectif inscrit dans notre symbolique l’idée que l’un des sexes est supérieur à l’autre. Allons vers une règle grammaticale de proximité : « Dorénavant, que les hommes et les femmes soient égales ! »