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Sur le terrain

Parentalité : DES NOUNOUS POUR DÉPANNER LES AGENTS DE LA SNCF Rhône-Alpes

Sur le terrain | Pratiques | publié le : 02.12.2014 | Marie Albessard

La direction rhônalpine va étendre, à partir de 2015, à l’ensemble de ses 13 établissements, un système de dépannage de garde d’enfants – via un réseau de crèches –, qu’elle expérimente depuis un an. La direction en espère des économies.

La SNCF Rhône-Alpes expérimente depuis un an un système de dépannage de garde d’enfants pour les agents de 4 de ses 13 établissements : une place de crèche peut être proposée en urgence grâce au réseau BB Book (75 crèches dans la région) aux parents de petits de moins de 3 ans et demi, par exemple, en cas d’absence imprévue de leur assistante maternelle. Ce système, qui sera généralisé au plan régional à partir de 2015, s’inscrit dans le cadre de l’accord pour l’égalité professionnelle signé en 2012.

L’expérimentation est née du croisement d’une demande des agents et d’une volonté de la direction de réduire l’absentéisme : « Des problèmes de garde ressortaient souvent dans les motifs d’absence, bien qu’on ne puisse pas les quantifier », explique Valérie Toureng, chef de projet “mieux vivre au travail” de la SNCF Rhône-Alpes. Selon elle, l’absence d’un agent coûte au minimum 600 euros par jour à l’entreprise (rémunération du salarié, du remplaçant, pénalités en cas d’annulation d’un train), alors que, dans le dispositif mis en place, la SNCF paye 150 euros de droit d’entrée par enfant et par jour (les parents paient la journée de crèche).

Selon la procédure mise en place, l’agent ayant un problème de garde fait une demande à son supérieur en choisissant deux crèches parmi celles du réseau. Sa demande est transmise à BB Book, qui le recontacte pour la réponse. Une demande avant 16 heures permet une prise en charge le lendemain à 8 heures et les enfants sont accueillis jusqu’à cinq jours (dix pour les cas particuliers).

La démarche nécessitant un grand nombre de documents – la CGT parle d’une « lourdeur dissuasive » –, la SNCF en a donné la liste, d’emblée, à tous les parents de petits. Enfin, le service d’action sociale interne accompagne les familles, s’assurant que la situation ponctuelle n’est pas le signe d’un mode de garde instable.

Expérimentation

Les quatre établissements expérimentaux ont été choisis pour toucher des personnes de différents métiers : des agents de circulation des trains (aux horaires postés mais sédentaires), d’autres de gare (aux horaires postés mais mobiles) et des contrôleurs (qui sont mobiles et font des déplacements). Seule l’une des crèches (à Lyon) fonctionne avec des horaires de nuit (19 heures-7 heures), mais plusieurs proposent des horaires élargis (5 h 30-22 heures). Sur 1 500 agents (300 enfants au total), 17 ont bénéficié de ce dépannage, pour une durée moyenne de deux jours. En 2015, il concernera 8 200 agents (soit 1 500 enfants).

Budget “mixité”

Pour l’expérimentation, l’enveloppe de 4 000 euros prévue (sur le budget de fonctionnement pour deux établissements, et sur le bud­get régional “mixité” pour les deux autres), n’a été utilisée qu’à moitié. « En 2015, la SNCF mobilisera 15 000 euros sur la ligne “mixité”, précise la chef de projet. Mais une telle action peut tout à fait s’inscrire dans le budget de fonctionnement de chaque établissement. » Selon elle, ce système a permis d’apporter une solution personnalisée, répondant à la diversité des horaires de travail. « La crèche d’entreprise aurait été trop coûteuse et aurait concerné très peu de gens », précise-t-elle.

Pour Magali Villegier, déléguée syndicale CGT et secrétaire au CHSCT à l’établissement commercial des trains de Chambéry, « c’est un premier pas, mais nous souhaiterions un vrai service, comme une crèche multi-entreprise. Il y a d’autres sociétés qui ont les mêmes contraintes horaires et la solution serait de mutualiser les moyens pour proposer un service élargi ».

Auteur

  • Marie Albessard