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Sur le terrain

emploi : Le numérique alsacien A RÉUSSI SA PREMIÈRE POEC

Sur le terrain | publié le : 11.11.2014 | Christian Robischon

L’Alsace a mené avec succès sa première préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC) de demandeurs d’emploi pour le secteur du numérique. Le travail d’adaptation des profils débouche sur un retour maximal à l’emploi.

Juste après la Bretagne et avant d’autres régions, qui lui emboîtent le pas à présent, l’Alsace a bouclé cet été sa première préparation opérationnelle à l’emploi collective dans le secteur de l’économie numérique. L’expérience se solde par un franc succès : les 12 candidats demandeurs d’emploi ont tous décroché le diplôme universitaire construit sur mesure. Neuf ont déjà signé un CDI et les trois autres passent des entretiens d’embauche. Ses promoteurs – Pôle emploi, le syndicat de branche Syntec et l’Opca Fafiec – engagent en conséquence la duplication du dispositif dans toute la région.

Le dynamisme du secteur d’activité a aidé à la réussite : sur un effectif de 6 000 salariés, il recense 700 offres sur douze mois, à comparer à 930 demandes d’emploi. Mais la mise en adéquation entre les profils et les attentes des entreprises, puis la construction d’une formation adaptée, ne vont pas de soi.

Ce travail de rapprochement offre-demande repose sur la commission régionale de recrutement du Syntec.

Dans cette nouvelle instance unique en France, où siège Pôle emploi, les chefs d’entreprise analysent des CV, déterminent l’employabilité, la vérifient au moyen d’un entretien, avant de diffuser les candidatures en l’état aux entreprises ou de préconiser des réorientations. « Sur 269 profils analysés depuis le début de l’année, 7 % ont retrouvé un emploi spontanément à début septembre, 10 % sont en entretien d’embauche et 8 % intègrent une POE collective », relate Thierry Vonfelt, délégué régional du Syntec.

diplôme universitaire

Dans cette dernière catégorie, douze pionniers ont suivi d’avril à juillet la POE “développeur de grands systèmes”. Les 400 heures se sont réparties en 133 heures en entreprise et 267 heures de cours, dispensées par le Serfa (service de formation continue) de l’université de Haute-Alsace. L’organisme a créé le diplôme universitaire (DU) de ce métier et a obtenu son inscription au RNCP. « Pour ce sujet pointu, nous avons fait appel à des intervenants externes experts. Le fait que le DU ne soit qu’un bac + 2 n’a posé aucun problème aux candidats, souvent de niveau bac + 3 à + 5, dont la priorité est de trouver une formation efficace pour le retour à l’emploi », commente Jean-Louis Schott, responsable pédagogique du Serfa. Opinion confirmée par l’un des bénéficiaires, Alain Jantet, heureux d’avoir retrouvé un poste de responsable développement informatique dans une PME après plus de six mois de chômage : « Il fallait accepter de mettre entre parenthèses la recherche de travail pendant les trois mois de formation, et, au final, c’est tout bénef ! »

Le coût s’élève à 3 750 euros par personne, stagiaire de la formation professionnelle. Il est financé à 75 % par le FPSPP et à 25 % par le Fafiec. Cette clé de répartition résulte de la réponse de la branche à l’appel à projets 2013 du fonds sur la POE collective. Elle vaudra aussi pour les POE suivantes. Fin septembre, dix demandeurs d’emploi en ont démarré une autre de “développeur de sites et applications Web”. L’organisme Trained People assure la formation.

C’est le début d’un mouvement espéré large : « Nous avons identifié sept autres métiers en tension et sélectionné les organis-mes de formation qui pourront assurer les différents cursus », souligne Florence Heitz, responsable Est du Fafiec. Les entreprises n’attendent plus que les candidats aux profils adéquats.

Auteur

  • Christian Robischon