Ne dites pas à un candidat visiblement handicapé : « Avez-vous une reconnaissance en qualité de travailleur handicapé ? » Mais dites : « Au vu des contraintes que je viens de vous exposer, pensez-vous pouvoir occuper le poste ? » Le groupe Casino a distribué à l’ensemble de ses managers et rendu public, le 3 novembre, son guide managérial pour lutter contre les discriminations liées à l’apparence physique.

Réalisé en interne avec l’appui d’experts venus d’IMS Entreprendre pour la cité, de l’AFMD et du Défenseur des droits, ce document d’une trentaine de pages rappelle le cadre juridique des discriminations, pose des définitions (« punk marginal » est un stéréotype ; « sale punk marginal » est un préjugé) et décrit les attitudes que l’entreprise attend de ses managers et les erreurs à ne pas commettre, notamment face à un travailleur handicapé.

Au vu de l’enquête menée par Casino auprès de ses salariés, et qui figure aussi dans le guide, ce dernier n’est pas inutile. Ainsi, 85 % des 500 salariés interrogés pensent que l’apparence physique peut avoir un impact sur le recrutement dans le groupe. En premier lieu, la tenue vestimentaire (73 %), puis la corpulence (58 %).

Un tiers des salariés pensent de même s’agissant du handicap visible et de la couleur de peau. Mais ils trouvent aussi (65 %) que le groupe, labélisé égalité et diversité, agit contre les discriminations.

Casino a, par ailleurs, pris l’habitude d’être transparent en publiant les résultats de ses testings. La publication de ce guide est dans le même esprit.