Huit ans après la loi généralisant le CV anonyme dans les entreprises de plus de 50 salariés, les décrets d’application ne sont toujours pas publiés et ne le seront sans doute jamais. Le gouvernement se prépare en effet à contourner la décision du Conseil d’État, rendue début juillet, lui enjoignant de publier lesdits décrets. Un groupe de travail réunissant les partenaires sociaux, des associations et l’État est en cours de constitution. Il devrait être à pied d’œuvre dans quelques semaines.

Sa feuille de route, publiée à l’issue de la conférence sociale de juillet, prévoit notamment d’« examiner les mesures nécessaires pour promouvoir les méthodes de recrutement non discriminantes », dont le CV anonyme, « dans certaines situations ». Autrement dit, celui-ci ne serait pas généralisé. « Le CV anonyme n’est peut-être pas le moyen le plus optimal pour lutter contre les discriminations », fait-on savoir au ministère du Travail.

Il faut dire que ni les syndicats, ni les associations ni encore moins le patronat ne sont demandeurs. Le groupe de travail puisera son inspiration dans le rapport Pécaut-Rivolier, préconisant notamment les actions de groupe et l’anonymisation des feuilles de paie produites devant le juge pour démontrer une discrimination.

Deux mesures que le gouvernement a toutefois renoncé à introduire dans la loi sur l’égalité hommes-femmes du mois de janvier.