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L’ÉTANCHEUR SOPREMA CRÉE LES FORMATIONS DE SON MÉTIER

Pratiques | publié le : 09.09.2014 | CHRISTIAN ROBISCHON

Un besoin de main-d’œuvre, mais pas ou peu d’offres de formation en face. Le groupe alsacien a construit des parcours pour chômeurs, salariés et apprentis débouchant sur la quasi-assurance d’une embauche dans la profession.

Face à la rareté des formations à son métier d’étancheur dans le bâtiment, l’entreprise Soprema a pris les choses en main. Jusqu’à constituer un pôle de formation élargi à toute sa profession : les autres fabricants et surtout leurs clients directs, les entreprises de pose des produits.

Le cursus DEB “devenir étancheur bardeur” représente l’aspect le plus spectaculaire de cette construction. Depuis dix ans, il transforme des chômeurs de longue durée en professionnels titulaires d’un titre de niveau V, inscrit au RNCP depuis 2009. « Une telle qualification n’est détenue que par 10 % des salariés de cette profession, qui se forment traditionnellement sur le tas », souligne Jean-Marie Romilly, directeur du centre de formation Soprema basé au siège de Strasbourg.

Presque 100 % de réussite

« Après une succession d’intérim et de chômage, cette formation m’a redonné ma chance à 42 ans. Je l’ai saisie et tout s’est bien enchaîné », témoigne Mustapha Sadik, un ancien stagiaire embauché dans une PME locale. En partenariat avec Pôle emploi et la région Alsace, une douzaine de candidats sont sélectionnés chaque année, selon une MRS (méthode de recrutement par simulation) adaptée au métier.

Sous le statut d’un stage de reconversion de demandeurs d’emploi, ils suivent un parcours de 852 heures en alternance, soit 362 heures dans le centre Soprema auprès de formateurs internes à l’entreprise, et 490 heures sur chantier. Concentré sur six mois, le programme se conclut par 70 heures individualisées afin de consolider les connaissances insuffisamment maîtrisées par les uns et les autres. Cette formule garantit un quasi 100 % de réussite à l’examen. « La marge d’amélioration se situe en amont, avec les quelque 30 % de candidats qui abandonnent en cours de cursus », pointe Jean-Marie Romilly. Les entreprises d’accueil sont Soprema elle-même, mais aussi les sociétés de pose, pas forcément clientes du fabricant strasbourgeois. En dix ans de cursus DEB, une cinquantaine de PME alsaciennes ont ainsi participé… et embauché définitivement le plus souvent : sur 104 diplômés au total, 75 % au moins sont toujours dans le métier, selon Soprema. Le coût de 13 euros de l’heure est pris en charge intégralement par la région et le FSE.

Des programmes à succès

Le centre connaît en parallèle une intense activité de formation continue, pour Soprema et d’autres entreprises de la profession. Il accueille chaque année 850 stagiaires pour des sessions courtes de 2 à 5 jours ou pour des contrats de professionnalisation sur 350 heures.

Pour la même raison de rareté d’offre spontanée, Soprema a également créé une formation initiale : le CAP étancheur du bâtiment et des travaux publics déploie depuis neuf ans un programme de 420 heures de cours sur deux ans réparti entre l’enseignement général au lycée Le Corbusier d’Illkirch, près de Strasbourg, et la partie technologique chez Soprema. Lui aussi connaît le succès, en nombre d’inscriptions – 15 à 17 candidats par an contre un objectif initial de 10 à 12 – comme en taux d’embauche : 100 % presque toujours.

Mais le poseur Ried Étanche, qui pratique les deux formules, exprime une préférence pour le cursus DEB : « Plus âgés (27 ans en moyenne), les candidats sont plus mûrs que les apprentis », note son dirigeant Raymond Riedinger.

Auteur

  • CHRISTIAN ROBISCHON