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Enquête

UN DIALOGUE STRATÉGIQUE ANTÉRIEUR À LA BDES

Enquête | publié le : 09.09.2014 | NICOLAS LAGRANGE

Déjà opérationnelle à Clemessy (groupe Eiffage), la BDES modifie peu la donne, compte tenu des échanges déjà nourris entre partenaires sociaux sur la stratégie. Même si l’outil peut être amélioré.

La nouvelle consultation sur les orientations stratégiques ne devrait pas surprendre la direction et les IRP du groupe Clemessy. Tous les trois ans, depuis 2008, les élus du CCE et du comité de groupe échangent avec la direction générale durant deux journées pleines sur le plan d’entreprise à moyen terme (PEMT), un exercice prévisionnel triennal. Début 2014, les managers opérationnels ont présenté les perspectives stratégiques, sur chacun des sept axes identifiés, en déclinant les impacts sur les investissements, les effectifs, les formations, etc. Des discussions sans avis à la clé.

Un souci de transparence

« Nous communiquons déjà de nombreuses informations aux IRP, assure Léon Palermiti, DRH groupe. Une transparence d’ailleurs régulièrement saluée par les cabinets d’expertise. » En vertu des nouvelles obligations légales, le groupe prépare un support formalisant ses orientations stratégiques à trois ans. « À la fin de l’année, nous allons présenter une synthèse écrite du PEMT au seul CCE de Clemessy SA, indique le DRH, car nos différentes filiales emploient moins de 300 salariés. Si un CE de filiale a une question particulière sur un ou plusieurs axes stratégiques, nous y répondrons au coup par coup. » Chaque année, le groupe devra également actualiser certains éléments de son PEMT triennal (2014-2016), afin de produire des projections à trois ans, en glissement, lors de l’information-consultation sur les orientations stratégiques.

« La nouvelle loi ne bouleverse pas la donne, estime également Steve Weyh, DSC CFE-CGC, car la direction a toujours demandé l’avis des représentants du personnel. Mais l’accès plus large des IRP à la BDES permettra de faire participer davantage les représentants, quel que soit leur mandat, et pas seulement au niveau central. » Après une consultation ad hoc du CCE début juin, les salariés mandatés ont reçu leurs codes d’accès à la nouvelle base informatique.

« Les informations présentes sont nombreuses et bien répertoriées, commente Steve Weyh. Sur les effectifs ou les rémunérations, par exemple, la BDES renvoie au bilan social, indiquant les pages à consulter. »

En pratique, le service informatique a utilisé une solution GED (gestion électronique des documents et de l’information de l’entreprise) pour transférer les données dans la BDES. « Nous avions créé un groupe de travail mixte (RH et contrôle de gestion), afin de déterminer les informations déjà fournies et les données à collecter, très peu nombreuses, expose Léon Palermiti. Courant 2016, nous intégrerons tous les rapports récurrents pour l’ensemble du groupe. » Pour l’heure, la BDES est opérationnelle dans une version a minima au niveau de la maison mère.

Flux financiers

« Dans l’esprit de l’ANI et de la loi, nous aurions souhaité une négociation sur la méthode, sur l’outil et surtout sur des indicateurs plus spécifiques à nos activités, souligne Dominique Le Morvan, DSC CFDT (majoritaire). Nous aimerions notamment en savoir plus sur les flux financiers entre les différentes filiales de Clemessy et la maison mère et entre cette dernière et le groupe Eiffage, afin de mieux appréhender la stratégie. »

Réponse du DRH : « Il faut que chacun s’approprie la BDES et prenne l’habitude de la consulter avant de faire un retour d’expérience sur les améliorations possibles. Nous fournissons déjà beaucoup d’informations facultatives, mais nous ne sommes pas hostiles à des adaptations éventuelles si nécessaire. » L’implication plus ou moins forte des IRP sera déterminante pour faire évoluer l’outil.

GROUPE CLEMESSY

• Activité : conception, installation et maintenance de systèmes électriques et mécaniques.

• Effectif monde : 5 000 salariés.

• Chiffre d’affaires 2013 monde : 650 millions d’euros.

Auteur

  • NICOLAS LAGRANGE