La compétitivité des entreprises est au cœur du débat économique et politique national actuel. Faut-il favoriser la compétitivité “prix” des entreprises, qui conduit à tirer les salaires vers le bas ou, au contraire, la compétitivité “hors prix”, qui oblige à être innovant concernant les produits mais également les stratégies de spécialisation et d’organisation du travail ? Dans ce débat, le facteur humain en tant qu’actif immatériel est souvent négligé. Tout au plus le considère-t-on au seul plan financier comme un coût. Pourtant, il est aujourd’hui démontré que l’environnement social et humain du travail impacte positivement la rentabilité financière d’une entreprise.

Sous la direction d’Yves Barou, son fondateur et coprésident, le cercle des DRH européens entend, par la voix d’une quarantaine de dirigeants et de syndicalistes français comme européens, redonner toute son importance à la fonction RH pour la performance des entreprises. Pour cela, les auteurs mettent en avant plutôt que la notion de compétence individuelle celle de patrimoine humain qu’il appartient à l’entreprise de constituer, d’organiser, de développer et de transmettre. Une manière de sortir de la notion trop restrictive de “capital humain” aux relents de mauvais aloi et qui, surtout, ne permet pas de comprendre l’apport des hommes à l’entreprise. Plus qu’une ressource qu’il conviendrait de simplement exploiter, les salariés constituent la richesse vive de l’entreprise et, au fond, le gage le plus sûr de son dynamisme et de sa pérennité.

Patrimoine humain de l’entreprise et compétitivité

Le cercle des DRH européens, Les îlots de résistance, 416 pages, 28 euros.

Lire aussi l’entretien avec Yves Barou paru dans Entreprise & Carrières n° 1195.