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PERPIGNAN ENGAGE UNE DÉMARCHE PARTICIPATIVE POUR « ÊTRE BIEN AU TRAVAIL »

Pratiques | publié le : 27.05.2014 | SOLANGE DE FRÉMINVILLE

Depuis 2013, la communauté d’agglomération Perpignan Méditerranée fait de ses agents les acteurs d’une nouvelle organisation favorisant le bien-être au travail. Premiers objectifs : améliorer le management, alléger la chaîne hiérarchique et prévenir les risques psychosociaux.

« On ne fait pas le bonheur des gens malgré eux. » De cet adage, Nathalie Privat, responsable du service prévention de Perpignan Méditerranée, a tiré le fil directeur d’une démarche intitulée “Être bien au travail”, initiée en 2013. Selon la responsable, « cela ne peut réussir que si les salariés sont les acteurs de leur bien-être et si cette dynamique est permanente. » Cette organisation participative s’est mise en place sous l’égide d’un comité de pilotage, composé de la direction générale, de la direction de la prévention, de la DRH, du médecin du travail, du CHSCT et des syndicats (FO et Unsa).

Sur un total de 800 agents, plus de 10 % ont collaboré au diagnostic lancé au printemps 2013. La direction a en effet constitué un échantillon représentatif de 90 personnes, tirées au sort, et acceptant la démarche.

Confrontation d’idées

Deux tiers ont participé à des entretiens collectifs conduits par Nathalie Privat, selon un canevas précis, balayant les grands thèmes du travail en collectivité : conditions de travail, organisation, rythme et charge de travail, management, gouvernance, communication, environnement, moyens mis à disposition, missions confiées, autonomie, valeurs, politique RH, etc. « L’objectif était d’échanger sur les solutions possibles à nos difficultés, de confronter nos idées, mais pas de lister les points noirs », souligne la responsable du service prévention. Le dernier tiers a été reçu en entretiens individuels. La synthèse de cette concertation, qui a préservé l’anonymat des participants, a fait émerger cinq axes de réflexion : le service public, la gouvernance, le management, la prévention des risques et l’amélioration continue de la qualité.

Sur ces thèmes, plus d’une cinquantaine d’agents issus de tous les services ont formé en septembre 2013 cinq groupes de travail, sur la base du volontariat. Ce nouveau mode d’organisation, qui décloisonne l’institution, se veut permanent.

Chaque groupe, dont la composition se modifiera au fil des années, suit des objectifs précis. L’un a pour mission de faire évoluer le système de délégation interne qui, par sa complexité, génère des lourdeurs administratives. Il s’est engagé dans une enquête sur les bonnes pratiques dans des collectivités de même taille.

Un autre groupe s’efforce d’évaluer et de renforcer l’impact d’une formation de trois jours intitulée “Le bien-être au travail au cœur du management”, suivie par les 70 encadrants en 2013-2014. Un autre encore est chargé d’améliorer la prévention des risques. Il a obtenu que soit réalisé en 2014 un état des lieux précis des risques psychosociaux dans la collectivité, selon la méthode Evrest (Évolutions et relations en santé au travail). Le médecin du travail a commencé l’enquête.

Attente de résultats concrets

Selon Christelle Senaille-Schwars­haupt, du syndicat majoritaire FO, « cette démarche est bénéfique, en particulier pour ceux qui participent aux groupes de travail. Mais beaucoup se demandent ce qui va être validé et mené réellement à bien ». L’Unsa juge également la méthode positive, et souligne les fortes attentes suscitées par la concertation : « Il y a un réel mal-être lié au mode de management, à la lourdeur des procédu­res et aux inégalités de traitement entre agents, note Frédéric Gonano, secrétaire général de l’Unsa à Perpignan Méditerranée. On attend des résultats concrets. »

Auteur

  • SOLANGE DE FRÉMINVILLE