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QUELLE QVT POUR LE SECTEUR DE LA SANTE ?

Actualités | publié le : 13.05.2014 | CAROLINE COQ-CHODORGE

La HAS et l’Anact, qui l’a accompagnée dans la définition d’une politique de qualité de vie au travail pour les établissements de santé, livrent ce 13 mai le résultat de leur travail conduisant à des préconisations.

« Les acteurs de la santé cherchent des marges de manœuvre. Il y en a dans l’organisation du travail », assure Pascale Levet, directrice technique et scientifique de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact). L’agence a réalisé, avec la Haute autorité de santé (HAS), une synthèse de trois années de travail (2010-2013) sur les liens entre qualité de vie au travail (QVT), qualité des soins et certification des établissements de santé*. Dans un contexte de forte pression budgétaire sur le système de santé – 10 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-maladie sont attendus d’ici à 2017 – les deux agences souhaitent que les établissements et les professionnels de santé se saisissent du sujet de la qualité de vie au travail, susceptible de concilier deux exigences apparemment contradictoires : la qualité des soins et les contraintes budgétaires.

Une notion floue

La QVT est déjà un critère de la version 2010 de la certification des établissements de santé (tous les quatre ans, l’ensemble des établissements de santé sont évalués par des experts-visiteurs de la HAS). Mais jusqu’à présent, la plupart des établissements, et les experts visiteurs de la HAS aussi, avaient une vision floue de cette notion. « Nous manquions d’outils pour l’appréhender, nous n’étions pas très au clair sur ce que l’on y mettait, explique Véronique Ghadi, chef de projet au sein du service développement de la certification de la HAS. Mais pour tous, le lien entre qualité de vie au travail et qualité des soins est évident. » Les risques psychosociaux sont, par ailleurs, très importants dans les établissements de santé : les taux de burn-out et de suicides sont élevés, les partenaires sociaux sont très mobilisés sur ce sujet. « Mais ils prennent conscience qu’ils doivent renouveler leur registre revendicatif, qui ne peut pas se résumer à des questions de moyens. Les syndicats doivent renouveler leur capacité à enquêter sur la réalité des conditions de travail », explique Pascale Levet, de l’Anact.

Une solution à investiguer

À l’initiative de la HAS, la réflexion sur la qualité de vie au travail s’est engagée en 2010. Pendant trois ans, une soixantaine d’experts-visiteurs, de représentants des syndicats de professionnels de santé et de représentants des établissements de santé ont travaillé sur ce sujet, se réunissant régulièrement, et synthétisant leurs travaux à l’occasion d’un séminaire en juillet 2013. Ce processus d’apprentissage collectif doit désormais se diffuser dans chaque établissement de santé, à travers la version 2014 de la certification. La HAS affirme ne pas vouloir imposer la qualité de vie au travail comme une « nouvelle norme » ou un « nouvel indicateur à collecter ». Le processus de certification des établissements de santé est en effet déjà jugé très lourd et normatif. « Les acteurs doivent au contraire se saisir de ce sujet comme une solution à investiguer, dans le contexte particulier de chaque établissement. »

* Document en ligne : <www.has-sante.fr>

Auteur

  • CAROLINE COQ-CHODORGE