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CAHORS VEUT DÉVELOPPER LES MOBILITÉS DÉCOUVERTE DES MÉTIERS

Pratiques | publié le : 22.04.2014 | M. K.

Le groupe Cahors propose aux salariés d’échanger leurs postes sur de courtes périodes. Une disposition reprise dans son accord sur le contrat de génération.

Le groupe Cahors, spécialisé dans la distribution d’électricité, d’eau et les réseaux de télécommunications, a inscrit dans son accord contrat de génération, signé en novembre 2013, une disposition appelée “mobilité découverte”. Elle permet à un salarié d’expérimenter un autre métier en échangeant son poste avec celui d’un collègue situé en amont ou en aval de la chaîne de production, pour une durée d’un à cinq jours.

Objectifs ? « D’une part, améliorer les relations de travail entre services en permettant aux salariés de mieux se connaître et, d’autre part, inciter les collaborateurs à réfléchir à leur bilan, à se positionner sur un projet professionnel et leur redonner de l’initiative quant à leur évolution dans l’entreprise », explique Didier Gailliègue, le DRH. Dans certains cas, l’accord n’exclut pas de prolonger l’échange jusqu’à six semaines. « L’idée est qu’il puisse déboucher sur du tutorat – que nous avons renforcé dans l’accord – ou sur un parcours professionnalisant », précise Marc Lasserre, délégué CFDT.

Pour choisir un poste, les salariés peuvent consulter le répertoire des métiers du groupe. Il leur faut ensuite trouver un collègue volontaire pour échanger et obtenir l’accord de leur hiérarchie. Le salarié qui teste le poste observe, participe au travail et doit réaliser un “rapport d’étonnement”. « Cela les oblige à être attentifs et à structurer leur passage, note le DRH. Et cette vision d’une personne extérieure est très intéressante pour l’entreprise, cela peut contribuer à améliorer certains processus », ajoute-t-il.

Une mobilité découverte peut aussi être préconisée par un responsable RH pour traiter une situation de tensions entre deux équipes ou deux salariés. « Par exemple, nous sommes en train d’implanter un nouveau système d’information, or on sait que le dialogue est toujours difficile entre les informaticiens et les utilisateurs, un échange de poste pourrait aider à mieux intégrer les contraintes de chacun », indique Didier Gailliègue.

Inciter, montrer l’exemple

L’accord prévoit une incitation financière de 10 % du salaire brut au prorata du temps passé dans cet échange. « Il s’agit d’une reconnaissance accordée aux salariés qui se mobilisent, c’est un investissement raisonnable, que l’entreprise récupérera plus tard », estime le DRH.

Un responsable RH est chargé de piloter le dispositif au niveau des filiales, et tous les salariés ont reçu une information complète sur les mesures prévues par l’accord. Pour l’instant, aucun échange n’a encore été réalisé. « Il faut l’impulser, montrer l’exemple, je vais proposer à un représentant syndical d’échanger nos postes, on se comprendra peut-être mieux en négociation! », lance le DRH en riant, mais sérieux dans sa proposition.

Transfert de compétences

Pourquoi ce dispositif, qui s’adresse à tout le monde sans cibler un métier ou une tranche d’âge en particulier, figure-t-il dans un accord contrat de génération ? « Cela faisait longtemps que nous souhaitions le mettre en place, explique Marc Lasserre. Le contrat de génération nous a donné un cadre pour le faire ; ces échanges de postes participent aussi du transfert des compétences visé par la loi. » Le dispositif sera intégré à la charte de la mobilité, négociée avec les syndicats et en vigueur dans le groupe depuis six ans. Cette charte prévoit notamment une information en temps réel sur les postes vacants et la priorité donnée aux mobilités internes pour les recrutements.

Auteur

  • M. K.