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CHÈQUE DÉJEUNER : LA QVT À L’ÉPREUVE D’UNE CROISSANCE INTERNATIONALE

Pratiques | publié le : 08.04.2014 | CAROLINE COQ-CHODORGE

Coopérative créée par un syndicaliste, Chèque Déjeuner est devenu un groupe international. La qualité de vie au travail a dû être retravaillée, notamment par le biais d’un dialogue social plus formalisé.

« Notre cœur de métier, c’est la qualité de vie au travail. C’est aussi une des valeurs fortes qui fonde notre coopérative », explique Florence Quentier, DRH du groupe Chèque Déjeuner. Créé par le syndicaliste Force ouvrière Georges Rino en 1964, soucieux d’offrir à tous les salariés une vraie pause déjeuner, Chèque Déjeuner est une société coopérative et participative : les salariés de la maison mère sont des associés qui possèdent au moins 51 % du capital. Ils participent à l’assemblée générale et votent les grandes orientations stratégiques. C’est aussi une grande réussite économique : le groupe est aujourd’hui présent dans 14 pays, en Europe, en Tunisie et au Mexique.

Mais la croissance rapide du groupe en France et à l’étranger met à l’épreuve ses valeurs originelles. En 2011, les délégués du personnel ont été à l’origine d’une enquête bien-être, dont est ressortie une satisfaction globale au travail : seuls 10 % des salariés déclarent s’ennuyer. En revanche, ils sont alors 78 % à estimer être en surcharge de travail, 64 % pensent que leur service est en sous-effectif, 42 % que leurs conditions de travail sont dégradées.

Entretiens individuels

« Nous avons identifié les services qui souffraient de surcroît de travail, qui, souvent, correspond à des pics ponctuels d’activité, raconte Florence Quentier. Nous avons procédé à des recrutements ou à des réorganisations. » Et dans les trois services les plus en difficulté, « rencontrant des problèmes de communication, manquant de temps de réunion, se souvient Florence Quentier, un cabinet extérieur a mené des entretiens individuels avec les salariés et les managers, restitués de manière collective sous la forme de groupes de parole ». En filigrane, l’enquête identifie également des progrès nécessaires en matière de management. Chèque Déjeuner, qui favorise la mobilité interne, propose depuis des formations pour les managers nouvellement promus.

Fidèle à ses origines syndicales, le groupe est aussi soucieux de la qualité de son dialogue social. À son arrivée il y a deux ans à la DRH, Florence Quentier découvre, là encore, que « sa structuration n’a pas été aussi rapide que la croissance du groupe ». « Le président Jacques Landriot est très accessible, le dialogue est fluide et est resté un peu informel » confirme Marie-Pierre Desbons, représentante du personnel CFDT. Les mêmes élus étaient à la fois délégués du personnel, délégués syndicaux, membres du comité d’entreprise et du CHSCT. Les rôles sont désormais bien répartis, et le CHSCT monte en puissance. « Nous avons créé un CHSCT commun aux différentes entités du groupe. Les élus, plus nombreux, peuvent mieux investir cette instance », estime Florence Quentier. Et ils font des propositions. Par exemple, Chèque Déjeuner est installé près de Paris, sur le port de Gennevilliers (92), dans un bâtiment neuf et très agréable en bord de Seine, mais éloigné des transports en commun, desservi par quelques navettes matin et soir. Le CHSCT a poussé la direction à s’organiser avec les entreprises installées sur le même site, notamment Thales : elles partagent aujourd’hui une navette qui passe toutes les dix minutes. La direction des ressources humaines fait aussi des propositions : « Elle porte, en juin et juillet prochain, une expérimentation de télétravail dans quelques services, afin de mieux concilier vie personnelle et professionnelle », se félicite l’élue CFDT Marie-Pierres Desbons.

Auteur

  • CAROLINE COQ-CHODORGE