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MÉTALLURGIE ET INTÉRIM FORMENT POUR L’AÉRONAUTIQUE

Pratiques | publié le : 11.03.2014 | CATHERINE SANSON-STERN

Depuis fin 2013, en Midi-Pyrénées, métallurgie et travail temporaire se sont mis d’accord pour construire des formations conjointes sur des métiers en tension dans l’aéronautique. Ce type de partenariat se développe dans d’autres branches et régions.

Au quatrième trimestre 2013, 50 % des 600 offres d’emploi sur les métiers en tension dans l’industrie métallurgique en Midi-Pyrénées émanaient d’entreprises de travail temporaire, contre 20 % en temps normal. « Les entreprises utilisent cette solution lorsqu’elles manquent de visibilité, ce qui est le cas actuellement, explique Philippe Almansa, directeur emploi formation à l’UIMM Midi-Pyrénées. Or cette main-d’œuvre n’est pas forcément disponible : il faut donc former des demandeurs d’emploi. » C’est pourquoi les Opca de la métallurgie (Opcaim-Adefim) et du travail temporaire (FAF.TT) ont souhaité mettre en place un partenariat autour de programmes de formation sur ces métiers en tension: ajusteur structure, intégrateur cabine, chaudronnier, assembleur composite, soudeur…

Préparation opérationnelle à l’emploi

Chaque action concerne une douzaine de stagiaires, pour moitié formés directement pour les entreprises et financés par l’Adefim, pour moitié pour le travail temporaire financés par le FAF.TT. Dans les deux cas, c’est la formule de la préparation opérationnelle à l’emploi (POE) collective de 400 heures qui est utilisée. « C’est tout nouveau, de cofinancer des actions avec des sociétés de travail temporaire, souligne Philippe Almansa. Ce rapprochement n’avait jamais été fait auparavant. »

Fin octobre 2013, Pôle Emploi, l’UIMM, les principales entreprises du travail temporaire et les deux Opca se sont rencontrés afin de préciser les modalités du partenariat : formations, financements, certifications… Mais les besoins des entreprises évoluant rapidement, l’Opcaim-Adefim et le FAF.TT doivent s’adapter en permanence. « Jusqu’à présent, nous nous étions attachés à proposer des contrats de professionnalisation en entreprise ou en intérim à l’issue de la préparation opérationnelle à l’emploi (POE), indique Philippe Almansa. Mais, désormais, Airbus souhaite que les demandeurs d’emploi formés et certifiés, c’est-à-dire titulaires d’un certificat de qualification professionnel de la métallurgie, aillent directement en mission après la formation, ce qui nous oblige à réorganiser les contenus. »

Ces formations conjointes entreprises de la métallurgie-travail temporaire ne risquent-elles pas d’entraîner une concurrence entre recruteurs, sur des postes qui manquent de bras ? En Ariège, où une action commune FAF.TT-Adefim va concerner une soixantaine de recrutements sur des métiers en tension dans l’aéronautique, dans le cadre d’une GPEC territoriale (lire Entreprise & Carrières n° 1172), « une charte de bonne conduite sera signée entre industriels et entreprises d’intérim pour qu’elles ne se déro­bent pas les personnes formées », précise Philippe Almansa. Pierre Simon, directeur de la communication au FAF.TT, se félicite du diagnostic partagé réalisé en Ariège, « qui permet au FAF.TT et à l’Adefim de proposer des opérations qui répondent parfaitement aux besoins des entreprises sur le territoire ».

Développement de partenariats

Ce type de partenariat formation entre le travail temporaire et une branche professionnelle spécifique n’existe pas qu’avec la métallurgie. « Nous essayons de travailler avec d’autres branches qui emploient beaucoup d’intérimaires comme le bâtiment, le commerce ou le transport, mais c’est dans la métallurgie qu’on va le plus loin », souligne Pierre Simon. Ces partenariats se développent aussi dans d’autres régions comme la Bretagne, la Bourgogne, la Franche-Comté, les Pays de la Loire ou Rhône-Alpes.

Auteur

  • CATHERINE SANSON-STERN