Spécialisé dans l’ingénierie des lignes de conditionnement, Gebo Cermex, un groupe de 1800 salariés, a repris en 2012 une PME située à Saint-Laurent-sur-Sèvre (85), fabriquant des robots pour la palettisation. Pour les 145 collaborateurs de cette entreprise – aujourd’hui nommée Cermex –, ce rachat se traduit par une véritable gestion des ressources humaines, et non plus par une simple administration du personnel. « Le groupe a toujours eu une vision humaniste qui se traduit par un système de valeurs intitulé “People Centric”. Il a souhaité l’implanter sur le site à travers la politique RH », indique Guillaume Berdayes, le responsable ressources humaines, qui a pris ses fonctions chez Cermex en septembre 2012.

Depuis, les relations sociales connaissent une grande vitalité. Plusieurs accords ont été signés – temps de travail, intergénérationnel, égalité hommes-femmes, NAO. Un accord de GPEC est en cours. Les salariés sont à chaque fois consultés préalablement à travers une commission dans laquelle chaque service est représenté. Pour la première fois depuis des années, l’unique syndicat, la CFDT, a pu obtenir des augmentations de salaire dans un climat serein. « Avant, il fallait toujours aller au conflit. Cette fois, nous avons obtenu par la négociation des augmentations générales et individuelles correctes par rapport à la conjoncture », estime Frédéric Grimaud, délégué syndical CFDT.

L’accès à la formation a bondi, passant de 0,9 % à 2 % de la masse salariale, avec une plus grande part de formations au management, à la communication, à la prévention des risques professionnels. Un accent particulier est mis sur la sécurité : échauffement préalable chaque matin, dispensé par un coach sportif et un kiné, équipement contre les nuisances sonores, etc.

Résultat : le taux de fréquence AT-MP est passé de 20,09 en 2012 à 7,57 en 2013. La Carsat a même réduit la cotisation de Cermex sur la partie accidents de trajet (tous les conducteurs professionnels ont été formés en 2013).

Le climat social a changé : « On est passé du chef au manager. Les échanges entre managers et collaborateurs se sont améliorés, notamment sur la notion de travail bien fait. C’est important pour la prévention des RPS car, souvent, le stress provient du fait de ne pas avoir le sentiment de faire un travail de qualité », souligne Guillaume Berdayes. Le délégué syndical CFDT constate également une amélioration du climat entre services. « Les discussions sont plus faciles, il y a une nette baisse de l’agressivité ».

Cette politique RH a été récompensée, en décembre dernier, par le prix RH Grand Ouest Michael Page-ANDRH, mention PME. Mais, pour le RRH, pas question de pavoiser : « J’ai la chance d’avoir pu écrire une page blanche, d’être dans un groupe aux valeurs humanistes et d’avoir un syndicat intelligent! L’enjeu n’est pas de lancer un projet RH, mais de le faire tenir sur la durée. Le vrai jugement se fera sur le long terme. »