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LES BONS BAISERS DES RÉSEAUTEURS DE KINGFISHER

Pratiques | publié le : 04.02.2014 | AURORE DOHY

Le groupe britannique, propriétaire des enseignes françaises Castorama et Brico Dépôt, a déployé le Kissbook – un réseau social d’entreprise sur smartphone –, inspiré des applications grand public.

Au pays franco-britannique des bêches et des scies sauteuses, déjà 1 400 “kiss” ont été échangés. Le “kiss”, qui a donné son nom au nouveau réseau social d’entreprise (RSE) du groupe Kingfisher – Kissbook –, permet tout simplement de remercier un collègue pour une photo, un avis ou un conseil postés sur la plate-forme. « Il était audacieux d’imaginer que, dans cet univers très masculin qu’est le monde du bricolage, on allait se mettre à s’envoyer des “kiss”, mais ça a particulièrement bien fonctionné », se félicite Benedikt Benenati, le directeur de la communication interne du groupe, qui compte 80 000 collaborateurs, dont 20 000 en France dans les enseignes Castorama et Brico Dépôt.

Léger et facile d’utilisation

Depuis son lancement en avril dernier, 9 400 personnes sur les 60 000 du périmètre concerné* se sont inscrites, les trois quarts d’entre elles ayant téléchargé l’application directement sur leur smartphone personnel. 90 % des utilisateurs sont actifs: 52 000 messages dont 49 000 avec photo, et 220 000 like – sur le modèle Facebook – ont été émis. Le 14 octobre dernier, Kissbook a également été gratifié du titre de “meilleure application mobile” dans la catégorie communication par le Trophée des Apps, un événement organisé par le cabinet NPA Conseil.

« Les applications grand public de type Facebook, Twitter et Instagram remportent un succès fou, alors que la majorité des salariés jetteront à peine un œil blasé sur l’énième intranet coûteux et sophistiqué qui leur sera présenté », poursuit Benedikt Benenati. Directement inspiré de ces applications stars, Kissbook a donc été développé par la start-up française Kick Your App (spécialiste du marketing mobile) pour être aussi léger et facile d’utilisation qu’elles.

Se fier aux salariés

Qu’en est-il des questions de confidentialité et de sécurité, freins habituels au développement du Byod (Bring your own device) ? « Elles tombent d’elles-mêmes à partir du moment où vous considérez vos collaborateurs comme des adultes, et que vous leur faites confiance », estime Benedikt Benenati. Ainsi, même si une procédure de contrôle informatique est toujours possible, l’inscription se fait sur seule cooptation, et chaque utilisateur s’engage, via la signature d’une charte, à ne coopter que des personnes appartenant effectivement à Kingfisher, et à quitter de son propre chef le réseau en cas de départ du groupe. En outre, l’usage des pseudonymes est proscrit: c’est à visage découvert que l’on envoie ses “kiss”.

Par ailleurs, à la manière de Twitter, le format des messages est extrêmement calibré. « Kissbook est un outil de mise en relation, pas un outil de travail, rappelle Benedikt Benenati. En aval du kiss ou du like, il y a le mail ou le téléphone pour travailler ensemble. » Et en amont ? « Il y a la rencontre directe, sans laquelle l’outil n’est rien », souli­gne le directeur de la communication interne. Pour preuve, c’est à l’occasion d’une grand-messe de présentation des nouveaux produits, qui a réuni en octobre dernier à Lille 6 000 représentants du groupe et 500 fournisseurs, que les inscriptions sur Kissbook se sont réellement envolées. Plus facile ainsi de partager avec les collègues restés en magasin des informations ou des avis sur les futures gammes de produits. À eux, ensuite, de “liker” ou non.

* Outre Castorama et Brico Dépôt en France, B & Q et Screwfix au Royaume-Uni (Kingfisher est également présent en Turquie, Russie et Chine).

Auteur

  • AURORE DOHY