Le taux de chômage des jeunes est de l’ordre de 22 % mais grimpe à 50 % chez les non-diplômés. De tels chiffres indiquent à l’évidence que le problème de l’emploi des jeunes réside d’abord dans le manque d’opportunités offertes par le marché pour cette population sans expérience et/ou peu qualifiée. La tentation au vu de ces chiffres est donc grande de dire qu’il n’y a rien à faire dans l’immédiat, si ce n’est développer les emplois aidés – dont on sait qu’ils pèsent lourd sur les finances publiques – et favoriser le retour à la croissance qui est, au fond, la seule pourvoyeuse d’emplois.

Le parti pris de l’auteur, sociologue, est tout autre. Partant du principe que, même si les missions locales et autres travailleurs sociaux ne peuvent créer des emplois ex-nihilo, ceux-ci font cependant un travail indispensable auprès des populations disqualifiées en s’efforçant de combler l’hiatus entre le comportement de ces jeunes et l’emploi éventuel. De l’orientation professionnelle à la formation, en passant par les techniques de recherche d’emploi, la remotivation, la remédiation sociale pour les jeunes décrocheurs, ces professionnels, à défaut de trouver un job à chaque jeune, permettent au moins à ceux-ci de n’être pas définitivement perdus pour l’emploi.

Remercions l’auteur de nous faire voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Optimisme d’autant plus méritoire que, si la France renouait avec la croissance, il est peu probable que celle-ci soit suffisante pour résoudre vraiment le chômage des jeunes peu qualifiés.

La prise en charge du chômage des jeunes

Xavier Zunigo, Éditions du Croquant, 252 pages, 20 euros.