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« L’engagement dans les quartiers stagne »

Actualités | L’interview | publié le : 17.12.2013 | EMMANUEL FRANCK

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« L’engagement dans les quartiers stagne »

Crédit photo EMMANUEL FRANCK

E & C : Vous avez rendu public le 12 décembre le Bilan diversité 2013 réalisé auprès d’entreprises signataires de la Charte de la diversité*. Sont-elles toujours mobilisées contre les discriminations ?

F. I. : Comme l’année dernière, 90 % des signataires déclinent un plan d’action en faveur de la diversité. La formalisation des démarches, qui était plutôt l’apanage des grandes entreprises, progresse dans les petites puisque 35 % de celles de moins de 50 salariés déclarent disposer d’un autodiagnostic (+ 16 points par rapport à 2010). Par ailleurs, les actions des signataires portent leurs fruits, puisque la proportion de publics potentiellement discriminés dans leurs effectifs y est supérieure à celle de l’ensemble des entreprises françaises : 33 % de femmes cadres chez les signataires contre 30 % en moyenne; 6 % de travailleurs handicapés (contre 3 %) ; 22 % de seniors (contre 21 %) ; 14 % de jeunes (contre 10 %). À noter que les signataires employant moins de 50 salariés emploient 8 % de travailleurs handicapés et 25 % de jeunes.

E & C : Recrutez-vous de nouvelles entreprises ?

F. I. : Oui, mais c’est beaucoup plus difficile qu’au début. Actuellement, nous avons 3 000 signataires, à peu près autant que l’année dernière, mais après avoir radié 500 signataires inactifs.

E & C :Sur quelles populations les entreprises travaillent-elles en priorité ?

F. I. : Elles donnent la priorité au genre (65 %), au handicap (56 %), aux seniors (48 %) et aux jeunes (45 %), des thématiques très portées par la législation. Deux sujets émergent : l’orientation sexuelle et le fait religieux. Les critères des quartiers prioritaires et des minorités visibles, très liés, sont pris en compte par respectivement 38 % et 23 % des entreprises. Leur engagement sur ces deux thématiques stagne depuis quatre ans, ce qui constitue un “warning” pour notre association. Les petites entreprises ne savent pas ce qu’est un quartier prioritaire ; il nous faut donc renforcer les explications ainsi que leur mise en relation avec les habitants de ces quartiers.

E & C : La charte fêtera ses 10 ans l’année prochaine. Que prévoyez-vous ?

F. I. : Ce sera l’occasion de prendre du recul et d’examiner ce qui se passe dans les 12 autres pays européens dans lesquels la charte a essaimé. Nous saurons s’il existe une diversité à la française.

* Étude réalisée par Inergie auprès de 1 300 entreprises signataires de la charte.

Auteur

  • EMMANUEL FRANCK