Les professionnels des ressources humaines sont de plus en plus nombreux à connaître le chômage et, chaque fois, le constat est le même : ils savaient théoriquement tout de la difficulté à retrouver un emploi et des ficelles à tirer pour y parvenir et pourtant, ils ne réalisaient pas à quel point le retour à la vie active serait semé d’embûches.

L’auteur ne déroge pas à la règle ; consultant dans un grand cabinet de chasseurs de têtes, il n’a, dit-il, pas voulu quitter le navire alors même qu’il prenait l’eau. Il a voulu regarder la mort en face, persuadé, comme le phénix de la légende, de renaître de ses cendres. Il a donc attendu la liquidation judiciaire de son entreprise pour se préoccuper de son cas. Comme d’autres avant lui, il raconte la culbute du mauvais côté du marché du travail, et la nécessité d’en rabattre avec ses prétentions et avec le narcissisme de qui a jusque-là réussi sa vie personnelle et professionnelle. Il était certain de son bon droit à retrouver une place de choix dans la vie sociale.

Revenu parmi les vivants sociaux après avoir retrouvé un poste, il témoigne et surtout dispense les conseils professionnels et humains utiles aux candidats à l’emploi, de plus en plus nombreux pour cause notamment de contrats de travail de plus en plus précaires. Fort de sa double expérience de recruteur et de recruté, adoptant tour à tour le point de vue de l’offre (de l’employeur, pour qui maintenir l’activité de son entreprise et l’emploi est tout sauf une sinécure) et celui de la demande (du candidat à la recherche d’emploi), il tente de baliser pour d’autres le chemin du retour à l’emploi. Méritoire quand, dans le même temps, il décrit la lutte implacable des places sur le marché du travail.

Avoir (ou non) la gueule de l’emploi

Jean-Luc Durnez, Éditions du Panthéon, 272 pages, 19,40 euros.