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Enquête

« L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EST UNE MASCARADE ! »

Enquête | publié le : 15.10.2013 | H. H.

Fervent partisan du dialogue social, le groupe Casino est moins volontariste lorsqu’il s’agit de partager sur sa stratégie.

« Cela ferait du bien que des représentants de salariés s’adressent à la quinzaine de personnes présentes autour de Jean-Charles Naouri, le Pdg, dans les instances supérieures de Casino. » Alain Marquet, délégué CFE-CGC pour le groupe de distribution, regrette que la nouvelle loi de sécurisation professionnelle ne l’impose pas. Il a interrogé la direction de Casino à ce sujet. Qui indique, selon lui, que les petits effectifs de la société holding, Casino Guichard-Perrachon – à peine 50 personnes – ne rendraient pas cette présence obligatoire. La direction de Casino n’a pas souhaité répondre à nos questions pour le confirmer.

L’enjeu, pour le syndicaliste, est de discuter la stratégie de Casino depuis quatre ans. Historiquement positionné sur une gamme de prix plus élevée mais apportant davantage de qualité et de services à ses clients, Casino a décidé, depuis 2008, avec la crise, de s’aligner sur ses concurrents. Objectif atteint en 2012, qui se traduit par 7 % à 8 % de recettes en moins, à compenser par des réductions de coûts.

« Conséquence, une stratégie absurde de destruction massive de masse salariale », dénonce Jean-Luc Le Court, délégué CFE-CGC de Distribution Casino France (DCF) incluant aussi les enseignes Monoprix, Franprix, Leader Price, C-discount, etc. Jean-Luc Le Court fait état de 3 000 emplois en moins en 2011, 2 850 en 2012. Pour toute explication, selon lui, Yves Desjacques, DRH de Casino, estime que le groupe « adapte simplement ses coûts et ne touche pas à son personnel ».

Tous les ans, les syndicats remettent en cause cette stratégie à l’occasion des assemblées générales d’actionnaires dans toutes les sociétés du groupe où ils disposent légalement d’un droit d’expression. « Autant le dialogue social fonctionne bien en interne avec la DRH, autant le fait que l’on s’exprime à l’assemblée générale de DCF constitue une mascarade, dénonce à nouveau Jean-Luc Le Court. Quand nous sommes convoqués le samedi pour le mardi ! Quand nous ne disposons des résolutions qu’en séance ! Surtout quand nos interventions ne sont pas reprises dans les comptes rendus. »

Avenir du groupe

À travers la contestation de la stratégie, les syndicats s’inquiètent de l’avenir du groupe en France. « Jean-Charles Naouri met l’accent sur l’international, qui représente 62 % du chiffre d’affaires et près de 75 % des résultats. En France, les supermarchés et les hypermarchés, malgré la réduction des coûts, ne sont pas rentables, affirme Jean-Luc Le Court. Dans notre métier, cette politique seule ne suffit pas. Il faut aussi innover. » Il réclame un lieu où en discuter avec sa direction.

CASINO

• Activité : grande distribution.

• Effectifs : 318 600 salariés dans le monde en 2012, dont 44 000 en France.

• Chiffre d’affaires : 42 milliards d’euros en 2012.

Auteur

  • H. H.