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Enquête

UN ACCORD PILOTE POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE VIE EN ILE-DE-FRANCE

Enquête | publié le : 10.09.2013 | FRÉDÉRIC BRILLET

À la faveur d’un déménagement, Air Liquide France Industrie a signé un accord de télétravail. Seuls les plus performants y ont droit.

Dans le cadre de l’information-consultation au sujet d’un projet de regroupement à Bagneux (dans les Hauts-de-Seine) des personnels des fonctions support dispersés en région parisienne, Air Liquide France Industrie (Alfi) prend l’engagement, début 2013, d’ouvrir une négociation sur le télétravail. Dans une enquête interne, les salariés résidant en Ile-de-France avaient en effet « pointé le temps de trajet domicile-bureau comme le premier facteur impactant négativement leur vie personnelle et identifié le télétravail comme un moyen d’y remédier partiellement », explique Philippe Daubricourt, DRH d’Air Liquide France Industrie.

Les négociations aboutissent le 14 juin à un accord-pilote valable un an signé avec la CFE-CGC et la CFTC. La CFDT et la CGT estiment, de leur côté, que l’accord n’est pas assez ambitieux, car le télétravail est limité à un jour par semaine, il ne concerne qu’une entité d’Air Liquide et ne dure qu’un an. Ce texte donne la possibilité de télétravailler à 400 salariés de la région parisienne sur un effectif total de 1800. Dans les semaines qui suivent, Alfi entreprend, pour le promouvoir, de former les managers aux modalités du télétravail et d’en informer les salariés. La mise en œuvre du télétravail requiert plusieurs conditions: le collaborateur se porte volontaire pour une journée par semaine (pas plus, pas moins), il a été noté « performant » lors de son dernier entretien d’évaluation, et son manager accepte sa demande en fonction des contraintes liées au métier. Le salarié s’engage à travailler à distance exclusivement depuis son domicile, doit être joignable à certaines heures et se voit préciser ses temps de pause.

Un niveau modique de défraiement

Si les managers donnent suite, le contrat de travail des 120 personnes qui se sont déclarées intéressées sera modifié par un avenant, qui précisera notamment le nombre de jours de télétravail et l’adresse où il s’exercera.

À la suite d’une étude estimant le coût du télétravail pour le salarié (connexion Internet, électricité…), les signataires de l’accord ont décidé de défrayer les volontaires à hauteur de 10 euros par mois. À ce niveau modique, qui ne couvre même pas le coût d’un abonnement ADSL, l’employeur ne risque guère de se faire retoquer par les organismes sociaux au motif qu’il s’agirait d’un avantage en nature déguisé.

L’article 12 de l’accord stipule qu’une commission de suivi aura pour mission d’établir un bilan quantitatif et qualitatif de la mise en œuvre du télétravail et de formuler toute suggestion ou action correctrice dans la perspective d’une nouvelle négociation, qui sera engagée au plus tard au cours du mois de juin 2014.

L’article 46 de la loi du 22 mars 2012, qui donne un cadre solennel au télétravail en l’inscrivant dans le Code du travail, a-t-il changé la stratégie d’Air Liquide en la matière ? « Rien en l’espèce : on pouvait déjà négocier des accords avant, on pourra le faire après. Ce qui a motivé Alfi à négocier cet accord ne provient pas de la loi mais de la volonté de favoriser un meilleur équilibre des vies professionnelle et personnelle et d’améliorer la qualité de vie au travail », précise Philippe Daubricourt.

Retrouvez l’accord de télétravail d’Alfi sur <www.wk-rh.fr>, Entreprise & Carrières ; docuthèque.

AIR LIQUIDE

• Activité : production de gaz issu de l’air.

• Effectif : 50 000 salariés dans le monde.

• Chiffre d’affaires : 15 milliards d’euros dans le monde.

Auteur

  • FRÉDÉRIC BRILLET