Depuis près de soixante ans, l’histoire de Raja se conjugue au féminin. Sa directrice générale, Danièle Kapel-Marcovici, fille de la fondatrice de cette entreprise spécialisée dans l’emballage (1 410 salariés), veille au respect de l’égalité entre les hommes et les femmes en son sein. L’accord sur l’égalité professionnelle signé le 11 juin 2012 a surtout posé sur le papier la poursuite d’actions en faveur de la réduction des déséquilibres entre les salariés(e)s et de la conciliation entre vie personnelle et professionnelle. « Le plafond de verre n’a jamais existé à Raja », confirme Antoine Angeli, représentant CFDT (majoritaire à 75 %) au comité d’entreprise. Le comité de direction comprend neuf femmes sur douze. Et parmi les dix rémunérations les plus élevées dans l’entreprise, on compte six femmes.

L’accord a aussi prévu l’acquisition d’un nouveau logiciel de gestion des candidatures. Depuis l’an dernier, Raja, leader européen de son secteur (411 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012) a équipé son service RH de Profilsoft, qui lui offre une vision quantifiable des recrutements. Ce qui lui permet de dire qu’en 2012, les femmes ont représenté 67 % des recrutements cadres. Cela porte à 60 % leur proportion dans les effectifs dans cette catégorie, alors qu’elles constituent 53 % de l’ensemble du personnel.

« Cet outil nous permet de suivre le nombre d’entretiens, poste par poste, indique Sandra Bismuth, directrice des ressources humaines. Il présente l’intérêt de chiffrer la part de femmes et d’hommes qui postulent, puis qui passent un entretien. Lors de l’entrevue, nos RRH portent une attention particulière à la candidature d’une femme pour un poste à responsabilités, par exemple, ou à celle d’un homme qui postule à un travail pour lequel nous avons plutôt des effectifs féminins, dans la vente, notamment. Ainsi, nous veillons à ce que l’équité, dans les deux sens, soit bien respectée. » Aucun quota imposé ni de principe d’action formalisé, donc, mais, dans les faits, la volonté de corriger les déséquilibres mis en lumière par Profilsoft est bien présente dans l’esprit des RRH. « La direction insiste, via des campagnes d’informations en interne, pour que des femmes postulent à des emplois soi-disant faits pour les hommes, notamment ceux de cariste, de réception de commandes, ou, plus globalement, dans la logistique », témoigne Antoine Angeli.

Ensuite, le logiciel permet d’orienter les responsables RH, sensibilisés à cette volonté de rééquilibra ? ge. Par exemple, l’an dernier, pour un poste à pourvoir dans le service Web, le service RH a reçu 25 % de candidatures féminines. Toutefois, autant de femmes que d’hommes ont été reçues en entretien. « Ce n’est pas de la discrimination, cela relève d’une volonté d’équilibrer, à compétences équivalentes », justifie Sandra Bismuth.