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Enquête

UN MASTER MIXTE À L’UNIVERSITÉ PARIS DAUPHINE

Enquête | publié le : 25.06.2013 | E. F.

Le master négociations et relations sociales de l’université Paris Dauphine, seule formation académique accueillant des DRH et des syndicalistes, est né en 2008 de la volonté de Gérard Taponat, actuellement président de la commission dialogue social de l’ANDRH et directeur des affaires sociales de Manpower.

Auparavant, il avait occupé des postes équivalents chez IBM, Disney et SFR. « De ces expériences, j’ai tiré le constat d’un gâchis intellectuel, explique-t-il. D’un côté, vous avez des délégués syndicaux de qualité, de l’autre, des DRH intelligents et avec la fibre sociale, et pourtant, ils passent des nuits à négocier sans aboutir. Ce qui leur manque, c’est une expérience du vivre ensemble. » Le master est donc une formation mixte, logée à l’université, « lieu neutre », dans laquelle des syndicalistes et des RRH viennent en binôme se former à la négociation, la stratégie sociale, l’analyse d’un compte d’exploitation, les relations sociales en France et à l’étranger, l’histoire des idées syndicales… pendant 50 heures réparties sur quatorze mois. À la fin de l’année, ils rédigent un mémoire. Une VAE permet à ceux qui n’ont pas le niveau de diplôme requis d’accéder à la formation.

À raison d’une vingtaine de personnes par promotion, environ 100 syndicalistes et cadres RH d’une soixantaine d’entreprises sont passés par le master depuis sa création. Un tiers des dossiers de candidature sont retenus.

Gérard Taponat relève trois motivations chez les étudiants : monter en compétence à l’occasion d’une promotion ; obtenir une reconnaissance de l’expérience acquise ; enrichir son militantisme ou son positionnement au sein de la direction. Le master coûte 10 500 euros, payés par l’entreprise quand il s’agit d’un membre de la direction des RH, parfois par les salariés eux-mêmes, rarement par le Fongecif.

Moins de préjugés

Alain Chenaux s’est fait financer sa formation par Sanofi, où il a occupé des fonctions syndicales à la CGT pendant dix ans. Plus exactement, il a payé son master avec ses indemnités de licenciement. « Le marché était : l’entreprise me paie ma formation si je signe une rupture conventionnelle, explique-t-il. Je n’ai jamais su pourquoi la direction ne voulait pas de moi avec ce diplôme. » Cette déconvenue ne l’a pas empêché d’obtenir son master en juin, à l’issue d’une formation qui l’a enthousiasmé : « J’ai beaucoup appris des RH qui étaient à la formation, explique-t-il. Les préjugés tombent et laissent place à la créativité et à la construction. » Aujourd’hui, il recherche un poste dans les relations sociales, côté direction.

Auteur

  • E. F.