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LE DIF A DÉÇU

Actualités | publié le : 25.06.2013 | LAURENT GÉRARD

Une étude du Céreq dresse un bilan décevant du droit individuel à la formation.

Chant du cygne pour le DIF ? En 2011, un cinquième seulement des entreprises y ont eu recours pour former un peu plus de 670 000 salariés (soit 5,2 % de l’ensemble) alors que tous ont un droit ouvert. Lorsqu’il est utilisé, sa durée reste limitée à 22 heures en moyenne et est stable d’une année sur l’autre, alors que les droits ouverts augmentent de 20 heures chaque année. Par ailleurs, le taux d’utilisation est de 2 % dans les entreprises de 10 à 19 salariés contre 8,5 % dans les entreprises de plus de 2 000 salariés.

Un nombre important de “DIF contrariés”

Face à ces chiffres accumulés, le Céreq conclut dans son étude rendue publique le 17 juin, intitulée “À l’aube de la mise en œuvre du compte personnel de formation, retour sur les usages du DIF”, que ce dernier n’a « pas frappé assez fort pour modifier sensiblement le paysage de la formation continue en France, son usage évoque plutôt un type d’action de formation relevant plus de l’adaptation à l’emploi que du développement des compétences ».

Le taux de 5 % est certes peu élevé, mais ce que le Céreq n’identifie pas, c’est le taux de réponses négatives apportées par l’entreprise ou par l’Opca à une demande de DIF : le taux de “DIF contrariés”, en quelque sorte, qui doit être beaucoup plus fort que celui de DIF réalisés.

Inquiétude pour l’avenir du CPF

« Le faible usage actuel du DIF interroge sur la capacité des règles élaborées par les partenaires sociaux et approuvées par le législateur à rencontrer l’assentiment des opérateurs concernés : entreprises et salariés », juge le Céreq, qui conclut : « Il est difficile de penser qu’un compte personnel formation adossé aux mêmes règles que le DIF pourrait connaître un autre devenir. »

Selon le centre d’études, l’essor d’un tel dispositif apparaît finalement lié à un enjeu plus large pour les entreprises : celui de définir une stratégie de gestion sécurisée des parcours professionnels à partir d’une politique de formation articulée autour de cet objectif prioritaire, et d’une offre de formation accessible construite en conséquence.

Auteur

  • LAURENT GÉRARD